Coup de Coeur de février 2021
Mais Kesako cette invention ? C'est une affaire plus sérieuse qu'elle n'en a l'air. En effet, elle n'est ni plus ni moins qualificative pour les championnats du monde de cheval à 2 pattes. Le vainqueur qui sera désigné champion de Bretagne se verra automatiquement qualifié pour la finale du Mondial de la discipline qui se déroulera aux Herbiers (85). Qu'on se le dise !
Pour les éventuels concurrents, pas question de traîner et rester confinés au paddock à manger son picotin car les inscriptions sont limitées à une jauge de 16 équipes seulement chacune composée de six participants.
Les 96 chimères Homme-Cheval devraient en découdre le samedi 5 juin prochain dans le cadre prestigieux du Haras national de Lamballe (Côtes-d’Armor).
Paradoxalement, dans cette épreuve de cheval à 2 pattes pas un seul cheval ne trotte, ni ne galope.
Cette spectaculaire discipline est originaire de Finlande, pays bien connu pour ses yaourts Fjord mais aussi Jockey qui ont certainement tout naturellement contribué à l'émergence de nombreux cavaliers finnois émérites. Sans doute manquaient-ils de maréchal-ferrant, d'où la réduction du nombres de pattes des destriers pour limiter les opérations de ferrage.
Plus sérieusement, vous pouvez consulter le nom moins sérieux site du Hobby Horsing finlandais pour vous rendre compte que c'est une véritable culture dans le pays du " Cheval bâton ".
La monture est donc réduite au strict nécessaire : un simple bâton horné d'une tête de cheval enfourché par son cavalier. Jamais l'expression " Le cavalier et sa monture ne font plus qu'un " n'aura été aussi juste. On n'attend pas des concurrents qu'ils fassent preuve de qualités physiques mais surtout qu'ils aient de l'humour à revendre. Voyez-vous, le bon profil serait plutôt clown que bodybuildé. D'ailleurs, il est probable que l'équipe gagnante le devra plus à ses facéties propres à amuser le public qu'à sa capacité à faire tomber les records chronométrés.
La compétition comporte toutefois de 3 épreuves réglementaires :
Côté crise sanitaire, les organisateurs se veulent confiants car l’espace dans lequel se tiendra le championnat est grand et aéré. Il ne s'agirait quand même pas pour eux de se retrouver les quatre fers en l'air (sic) !
Si vous vous sentez l'âme d'un Yves Saint-Martin ou bien la fougue de Jean Marais, dans Le Capitan ou Le Bossu, vous devez vous inscrire rapidement (droit de participation de 20 € par cavalier) sur le site de l'organiseur Le Haras Qui Rit (collectif de cinq associations).
Coup de Coeur de janvier 2021
Mon retour auprès de vous s'est révélé être un accouchement difficile (expression qui, toutefois, me concernant, n'a que peu de sens ; le souvenir le plus marquant que j'en ai est sans doute le panneau indiquant " MATERNITÉ " !).
Nous sommes, en effet, déjà le 25 janvier. De mon côté, ce début de calendrier a passé bien vite et la gestation de cette première entrée en communication de l'année a été bien longue.
Trop de temps passé à choisir un masque. Doit-il ou peut-il être artisanal ? Chirurgical ? Industriel ? En tissu ? Avec ou sans motif ? Français ? Réutilisable ? Anti variants britannique, sud-africain, californien voire même marsien ? Ça en fait des questions. Et je ne développe pas celles qui me viennent à l'esprit concernant la désinfection des mains ou la rédaction des autorisations de sortie.
En plus d'écouter Messieurs Macron, Castex et Véran pour savoir ce que le matin, j'ai le droit de faire avant d'apprendre que déjà le soir cela n'était plus toléré... Et puis, je dois aussi tenir compte des observations des wagons de spécialistes qui se bousculent sur les médias pour débiter leur flot d'affirmations extraordinaires, voire contradictoires ou même carrément invraisemblables.
On ne sait plus très bien quoi penser tant il y a d'experts sur les plateaux plutôt que dans les hostos...
Si on n'est pas encore vacciné au propre, on l'est au moins au figuré (rappels compris) !
J'ai donc de bonnes excuses pour avoir négligé de vous adresser mes vœux de bonne et heureuse année à chacune et chacun d'entre vous.
Toutefois, votre honneur, je peux légitimement avancer que la tradition veut que l'on puisse les adresser jusqu'à la fin du mois de janvier.
Je souhaite donc qu'en 2021, vous puissiez connaitre de belles émotions, faire des rencontres enrichissantes et partager des moments inoubliables. Surtout, juste retrouver les habitudes du monde d'avant, ce serait déjà une source de vrai bonheur.
C'est aussi le moment de vous dévoiler le Coup de Cœur de ce mois.
Il m'a été soufflé par Geneviève. Je la remercie pour sa proposition. N'hésitez pas vous aussi à ma faire connaitre vos découvertes.
Il concerne le Grand bal qui se tient chaque année, au mois de juillet, au hameau des Gauthiers sur la commune de Gennetines (à proximité de Moulins) dans l'Allier (03). Pendant sept jours et sept nuits, plus de deux mille danseurs vont poser un pied, puis l'autre, tourner, s'enchaîner, s'éloigner, se rapprocher, sauter, se croiser ou s'enchevêtrer jusqu'à n'en plus pouvoir.
On vient de partout, les nationalités s'entremêlent. La langue commune c'est la danse. Ça tourne, ça virevolte, ça piétine, ça transe, ça transpire, ça rit, ça pleure, ça chante, ça joue, ça suinte... Bref, ça vit.
Pendant l'été 2016, avec deux équipes, une le jour et une autre la nuit, Lætitia Carton, cinéaste documentaire, a enregistré la totalité du Grand bal. Deux équipes, tout simplement pour pouvoir tenir... Et suivre le rythme effréné des danseurs.
On découvre que la danse envahit d'abord les parquets mais elle déborde dans tous les espaces de ce rendez-vous insolite.
C'est une ode à la danse, à l'universalité, à la découverte et au plaisir qui mène invariablement sur le chemin du bonheur.
Une sorte aussi d'exutoire au vide que nous ne connaissons que trop aujourd'hui tant nous sommes en manque de cours, festoù-noz ou spectacles...
Le film " Le grand bal " est à visionner sur la plateforme bretonne KUB sur laquelle sont proposés gratuitement des fictions et des documentaires pas forcément bretons.
Vous pouvez y accéder sur ce lien.
L'occasion d'y revoir Bernard Loffet, artiste diatonique, aux multiples talents (aux environs de la 52ème minute, il interprète un Chañj Tu).
Coup de Coeur de décembre 2020
Les choses sont étranges... Pour ce dernier Coup de Coeur 2020, je m'étais lancé avec l'idée de vous faire découvrir Jean-Philippe Vanwallaghem, incroyable nordiste qui a racheté la gare de Pontivy (56) en 2016 afin de l'arracher à une destruction probable. Passionné du milieu ferroviaire depuis son enfance, il a investi tout son temps et beaucoup de capitaux pour redonner vie à ce lieu autrefois tant fréquenté.
Son histoire et ces odeurs de locomotives m'ont alors plongé en enfance. J'avais moi aussi eu une passion pour le monde des trains. Ce qui fait qu'un jour, le père-noël m'avait apporté un réseau ferroviaire miniature (la marque JOUEF) tout pareil à celui que j'avais pu admirer avec mes parents quelques jours avant dans un magasin très réputé de Pontivy aujourd'hui disparu hélas. Certainement la magie de Noël et les qualités divinatoires du monsieur à la barbe blanche !
Et donc, de rails en hotte, j'en suis arrivé à rechercher des témoignages relatifs aux Noël d'antan. Et c'est sur cette page de l'INA (l'Institut National de l'Audiovisuel) que j'ai trouvé des récits qui évoquent les soirées du 24 décembre en Auvergne, à Pommiers dans le Rhône ou les Deux-Sèvres. Malheureusement, pas d'images de Noël d'autrefois en Bretagne. Il est pourtant certain que les propos tenus dans ces petits films trouvaient aussi leur équivalent dans l'ouest.
On y apprend notamment qu'il n'était pas bon d'aller dans les étables la nuit de Noël car les bœufs discutaient entre eux et allaient jusqu'à donner les noms de ceux qui disparaîtraient dans l'année (sic). Souvent aussi, on disposait une grosse bûche dans la cheminée, elle pouvait brûler pendant 24 heures. Parfois même, on conservait un tison que l'on brûlait un peu chaque jour de janvier pour conserver le dernier morceau afin de rallumer le feu du Noël suivant. Dans le Territoire de Belfort, ce soir -là, on mangeait même du... chat oui, vous avez bien lu) !!! Évidemment, la traditionnelle orange reçue par les enfants est très souvent évoquée tout comme la joie de se retrouver pour une veillée ensemble (famille et/ou voisins) dans la simplicité de la table et du logis.
Si vous ne visionner pas tous les films, regardez au moins celui-ci.
Vous serez immergé(e) dans une veillée de Noël en Auvergne. Ça joue aux cartes, on y fait des crêpes au feu de bois, on chante, on raconte des histoires et on danse la bourrée (par deux fois) avant de partir pour une procession dans la nuit... Un petit bijou.
C'est vraiment touchant de regarder ces images le plus souvent en noir et blanc. Elles évoquent des temps passés où tout semble merveilleux. On savait véritablement apprécier juste ce que l'on avait, ni plus ni moins. Pas d'exagération, de frustration et donc de cadeaux revendus le lendemain...
L'occasion de trouver de belles sources d'inspiration afin d'aborder les festivités de cette fin d'année qui, compte tenu du contexte sanitaire, n'auront pas la même dimension qu'habituellement mais qui permettront en fin de compte de revenir à l'essentiel.
.
Coup de Chapeau du 14 novembre 2020
Bonjour à toutes et tous,
j'espère que dans ce contexte de vie particulièrement inhabituel pour chacun de nous, vous conserver la capacité à surmonter les barrières qui nous sont imposées. Il faut trouver en soi la force de se dire qu'il y aura forcément une sortie de crise(s). La question est de savoir quand. Il faut pouvoir tenir financièrement pour certains, moralement pour d'autres et pour quelques-uns encore avec ces "deux graviers dans la chaussure".
Notre vie associative s'est arrêtée et nous ne savons pas comment elle reprendra. Toutefois, gardons l'espoir que nous revivrons bientôt des moments forts ensemble comme nous en avons déjà connus. Peut-être même saurons nous apprécier différemment nos prochaines rencontres quelque soit l'importance qu'elles représentent.
Vous l'avez remarqué, j'ai stoppé depuis plusieurs mon "Coup de Coeur" mensuel. Bizarrement, depuis le premier confinement, je n'ai jamais été tant occupé et le temps m'a réellement manqué pour en consacrer à la rédaction de ce rendez-vous habituel. Le paradoxe de l'anormalité !
Aujourd'hui, je reprends le clavier pour écrire un nouveau texte. Je souhaite que vous le receviez aussi comme un symbole, une sorte de contre-pied à ce que nous vivons actuellement.
C'est un COUP DE CHAPEAU à Monsieur Jean Le Cam. Il fait partie des 33 navigateurs embarqués dans cette incroyable course qu'est le Vendée Globe Challenge.
Après quasiment une semaine de compétition, je me lève ce matin et comme chaque jour (et à chaque réactualisation) je consulte sur cette page le dernier classement pour constater que le finistérien Jean (quimpérois) est tout simplement en tête de la flotte. Et ce n'est pas la première fois car depuis le début de la course il a flirté avec la tête prenant même la place de leader à plusieurs reprises déjà.
Incroyable quand on sait, qu'il a 61 ans (oui, je sais ce n'est pas une raison suffisante mais quand même) et que son bateau qu'il a malicieusement nommé "Yes We Cam" n'est pas le plus véloce. Son expérience et certainement sa motivation ont eu pour l'instant raison des plus jeunes et des machines plus rapides car équipées de foils.
Je vous invite à regarder cette vidéo sur son échange d'hier avec le PC de la course, ça en dit long sur le personnage, un sacré bonhomme que ce "Roi Jean".
Je lui souhaite bons vents et j'espère qu'il va continuer à bien figurer dans cette lutte contre les éléments, ses concurrents et aussi contre lui-même.
Une belle leçon que Jean nous donne comme tous ces solitaires. Car il faut une sacrée dose de courage mais certainement d'inconscience pour embarquer près de 2 mois et demi pour les meilleurs et beaucoup plus pour les autres dans des conditions qu'un terrien ne peut imaginer.
cette vidéo dans laquelle on mesure l'émotion qui a entouré le départ de cette 9ème édition donné dans le respect des obligations sanitaires.
.
Coup de Cœur du mois de juillet 2020
Coup de Coeur qui se veut une reconnaissance et un soutien à la toute nouvelle confédération Kenleur.
Elle a de qui tenir. Au-dessus de son berceau, rien de moins que les illustres confédérations Kendalc’h et War’l. Cela paraissait impossible et pourtant, elles l'ont fait !
Alors que la crise sanitaire a placé tous les acteurs de la danse bretonne sous l'éteignoir, cette naissance constitue certainement l'ÉVÈNEMENT de cette année 2020 et va marquer la scène bretonne pour les années à venir.
C'est en quelque sorte un retour aux sources puisqu'en 1967 une scission au sein de Kendalc’h amena la création de War’l leur. 53 ans plus tard, la réunification saura telle contribué à dynamiser la danse, le costume et le patrimoine immatériel de Bretagne ?
Mathématiquement un et un font deux, en additionnant les atouts que chacune des organisations apportent dans la corbeille est-il possible que cette règle soit démentie ?
Parce que la culture bretonne doit toujours se battre pour défendre sa place dans un monde de plus en plus globalisé et où règne une forte remise en cause des valeurs d'autrefois et parce que "l'union fait la force", le rapprochement des deux piliers donne naissance à une organisation plus forte et ambitieuse.
Après plus de 70 ans d'une culture bretonne vivante, peut-être est-on arrivé à un plateau et un essoufflement pourrait poindre comme le dit Ronan Gueblez, le président de Dastum : « On est entré dans une phase de banalisation, la culture bretonne n'étant plus qu'une option parmi beaucoup d'autres ».
En conséquence, les chantiers sont nombreux et la porte sur le futur est ouverte : formation, soutien aux groupes enfants, aux cercles, aux ateliers de danse et aux chorales, costume, patrimoine vestimentaire dansé, développement d'un système de catégories et de championnat respectueux de la philosophie de chacun, renforcement de la création et promotion d'une culture bretonne vivante, jeune, moderne en mouvement, ouverture des écoles à la culture et des scènes nationales à la danse bretonne, renforcement des espaces muséographiques des partenariats avec les festivals, on le voit, les projets ne manquent pas...
Kenleur, la contraction sonne plutôt bien, est la dénomination que Kendalc'h (maintien ou continuité) et War’l leur (sur le sol) ont donc adoptée. A sa tête, une coprésidence assurée par Rozenn Le Roy (ex Kendalc’h) et Solenn Boënnec (ex War’l leur). Le nom Kenleur conserve le meilleur de chaque confédération tout en créant un nouveau mot breton qui a du sens : partager le sol, la scène !
C'est au siège de Kendalc’h à Auray (56) que la nouvelle confédération s’installe en réussissant, ce qui n'est pas commun, le tour de force de maintenir l'emploi des huit salariés des deux structures originelles.
A partir de 2021, et pour la première fois, un seul champion de Bretagne sera désigné. En effet, les cercles se retrouveront tous à Quimper pour la première édition du Kenleurenn organisé en partenariat avec le Festival de Cornouaille. Cette rencontre permettra de retenir les huit meilleurs groupes qui s’affronteront lors de la Saint-Loup à Guingamp pour obtenir le titre tant convoité de Champion de Bretagne.
Kenleur prévoit d’organiser une grande fête à Vannes le 19 septembre pour fêter cette fusion. Tous les groupes classés devraient s'y produire.
Et si l'apparition de Kenleur avait valeur de symbole et se voulait un signe encourageant pour relancer les activités du monde culturel breton à l'arrêt depuis plusieurs mois...
J'adresse tous mes voeux de réussite à la nouvelle confédération Kenleur et je souhaite qu'elle puisse contribuer au rayonnement de la danse bretonne en Bretagne bien sûr mais aussi bien au-delà et pourquoi pas investir de nouveaux espaces...
Coup de Cœur du mois de juin 2020
Cette séquence si particulière que nous venons de vivre a été souvent propice à la découverte de nombreuses expériences humaines dans lesquelles se sont exprimés solidarité et partage.
Tant d'heureuses initiatives ont été mises en oeuvre qu'il est difficile d'en faire ressortir l'une plus que l'autre. Beaucoup seront sûrement pérennisées tellement elles se sont révélées ingénieuses et utiles pour rapprocher les gens et leur donner l'occasion de renouer des liens trop souvent négligés.
Parmi toutes ces aventures et parce qu'elle est plutôt représentative, j'ai retenu celle, pas banale, de Marie-Solène Letoqueux. Celle-ci est maîtresse en petite section à l’école privée de Luitré-Dompierre, près de Fougères (35).
Pour conserver le lien avec ses élèves, pendant le confinement, elle a créé le 23 mars sur YouTube une chaîne qu'elle a intitulé “La maîtresse part en live”. Sans se douter que très rapidement elle connaîtrait un succès incroyable. Au-delà donc des murs de sa classe de 26 enfants auxquels elle avait d'abord adressé ses cours en ligne, elle a vite été rejointe par de nombreux apprenants pour arriver aux chiffres astronomiques de près de 100 000 abonnés et plus de deux millions de vues.
Pendant le confinement, ses vidéos ont été diffusées en direct sur YouTube chaque jour d'école (lundi, mardi, jeudi et vendredi) de 15 à 16h. Les séquences éducatives sont le fruit d’un travail collectif avec un cadreur-preneur de son, un monteur-réalisateur, une graphiste et un youtubeur.
Terriblement passionnée et désolée de ne plus avoir d’interaction avec ses élèves de petite section de maternelle, elle a choisi librement de poursuivre son activité alors que rien ne l’y obligeait puisque seuls les enseignants à partir de la grande section étaient obligés d’assurer la continuité pédagogique durant le confinement. Comptines mais aussi découpage, bricolage, expériences ludiques, déguisements, recettes… Avec sa chaîne, Marie-Solène a su faire preuve de créativité pour transmettre son savoir et proposer des activités à partager entre parents et enfants. Sur le modèle d’une journée type de classe, elle donne des rituels, la date, la météo, les petits bonheurs… Puis lit une histoire, organise un atelier, suggère un défi et termine par une comptine. Aujourd'hui, l’institutrice bretonne est devenue la star YouTube du confinement et sans doute la maîtresse la plus connue de France… dans le monde entier car ses abonnés viennent de partout, Uruguay, Canada, Maroc, Tunisie ou Guyane.
La notoriété de Marie-Solène est considérable, elle s'est constitué un réseau incroyable, des éditeurs l’ont contacté pour lui envoyer des livres, des chanteurs pour qu'elle chante leurs comptines. Elle vient de créer un partenariat avec le site d’activités pour enfants momes.net.
Au moment du déconfinement s'est posé le problème de la continuité de son émission quotidienne. Devant le risque d'arrêt, ses abonnés ont lancé une pétition pour la garder car normalement la maîtresse devait reprendre ses cours en présentiel à partir du 11 mai avec seulement huit de ses propres élèves. Pourtant, elle ne se voyait pas abandonner ses 100 000 petits élèves virtuels. Aussi avec le soutien de son directeur, elle a obtenu de la direction diocésaine une remplaçante afin de lui permettre de poursuivre ses émissions jusqu'à la fin de l’année scolaire (début juillet).
Et puis pourquoi ne pas se projeter et envisager de poursuivre cette aventure dans les mois prochains. De nombreux enfants ont des besoins et n'ont pas accès à l’instruction (expatriation, handicap, compréhension de la langue...). Les cours de Marie-Solène sont une une mine d’or pour leurs parents démunis. Peut-être que l’Éducation Nationale saura offrir à la "Maîtresse en live" un poste qui saura prendre en compte ses compétences d'animatrice interactive.
Pour l'instant, elle savoure cette expérience et en tire des enseignements : "Ça m’a apporté de la confiance en moi, de l’audace, de la reconnaissance comme jamais je n’en ai reçu. Et surtout ça a confirmé cette vocation que j’ai depuis bien longtemps. Malgré les difficultés, j’ai bien fait de persister. C’est ce métier que je veux faire."
Pour la retrouver chaque jour à 15h sur sa chaîne « Marie-Solène part en live », il suffit de se rendre ici !
Une histoire d'ouverture rendue possible par la fermeture des écoles !
Coup de Cœur du mois de mai 2020
En ce mois de mai et dans ce temps d'incertitudes, je vous offre un déconfinement virtuel dans un endroit improbable. Une parenthèse enchanteresse qui fait du bien.
Ouvrez largement vos yeux et vos oreilles car ce que vous allez découvrir appartient à un autre âge (mais bon sang que l'on aimerait bien que ça revienne !).
Sur ce lien, vous allez vous retrouver en décembre 2008 à la Tavarn er vretoned de Kervignac (56). Dans ce décor surréaliste façon "Où est Charlie" avec votre souris ou les flèches de déplacement, rentrez en immersion photographique et prenez le temps de promener votre regard de gauche à droite et de haut en bas, c'est une vue panoramique d'un incroyable troquet dans son jus !
Au passage, notez la qualité de la photographie.
Et surtout, écouter en même temps le récit fabuleux d'une incroyable aventure de gars du cru. C'est irrésistible !!
ATTENTION : l'accès aux panoramas implique de posséder un navigateur pouvant afficher du flash (technologie qui a de moins en cours aujourd'hui sur la toile), si vous ne pouvez visionner les images, c'est que cette application n'est pas installée sur votre machine. Dans ce cas, regardez ici pour mettre à jour votre navigateur ou sinon contactez-moi.
Je vous propose d'autres visites, certes moins drôles, mais dignes d'intérêt :
- le Café librairie Caplan and Co à Guimaëc (29) ;
- le FIL 2010 ;
- le couvent alternatif de Camlez - Trégor dans les Côtes d'Armor dans la région de Paimpol (café-épicerie-gîtes);
- les Machines de l'Île à Nantes ;
- répétition pour la Breizh Parade à l'aérodrome de Guiscriff (56).
Sur le portail de 360 Ouest, vous trouverez de nombreux autres panoramas que vous pouvez visualisez selon votre curiosité (Vendée Globe Challenge, festival des Vieilles Charrues, goélette Tara, Tour de l'horloge du beffroi de Dinan...) et pas seulement autour de la Bretagne.
Sur la nouvelle plateforme gérée par l'agence photo Panofolio, vous retrouvez les panoramas précédents et disposez d'un plus large choix encore de photographies sphériques pour voyager en Bretagne, en France et même au-delà.
Une façon d'avoir une autre vision du monde qui nous entoure en s'immergeant au cœur d'un lieu, d'un événement ou d'une histoire. Simple, beau et bien distrayant en ce moment.
Coup de Cœur du mois d'avril 2020
Après plusieurs mois de silence, je reprends ma série de Coups de Cœur. J'avais déjà prévu mon sujet du mois mais l'actualité a bousculé ce choix que j'aurai l'occasion de vous présenter plus tard.
Aujourd'hui, je voulais rendre hommage à Louise Ebrel qui vient de rejoindre, à 87 ans, d'autres grands disparus bretons.
Pas simple de résumer en quelques lignes son histoire. J'ai essayé au mieux de retenir les faits les plus marquants, c'est forcément exhaustif.
Louise naît le 27 juillet 1932, à Treffrin, petit village des Côtes-du-Nord (appellation du département à l'époque). Tout semble la vouer à un destin de chanteuse puisque son père, Job Ebrel, chante et sa mère n'est autre qu'Eugénie Goadec qui formera avec Maryvonne et Anasthasie le célèbre trio des Sœurs Goadec à partir du milieu des années 50 et jusqu'en 1983 (au départ, elles étaient cinq mais en 1964, deux d'entre elles décèdent).
Louise, comme beaucoup d'enfants de cette génération est confrontée à deux cultures. À la maison, sa famille échange en breton mais à l’école, elle subit le rejet de la langue bretonne et doit apprendre le français.
Sans doute impressionnée par le niveau de sa mère et ses tantes, elle commencera à chanter en français, inspirée par Georges Brassens, Luis Mariano, Mouloudji ou encore Édith Piaf dont les interprétations lui valent de remporter tous les prix des radios-crochets locaux.
Après avoir suivi un stage de kan-ha-diskan animé par Yann-Fañch Kemener, elle commence un parcours dont on pouvait penser qu'il ne pouvait s'interrompre. Sa carrière de chanteuse de kan ha diskan et de gwerzioù commence alors en 1973 pour sa première scène à Quimper aux Fêtes de Cornouaille.
Son talent ne va cesser alors de s'exprimer et elle va enchaîner festoù-noz, concerts ou festivals en Bretagne et au-delà avec Hervé Vilieu, Rolland Péron, Yann-Fañch Kemener, Ifig Flatrès, Denez Prigent et d'autres encore. Avec ce dernier, elle participera même au Cercle de Minuit en 1995 et Des mots de minuit en 2003.
Infatigable, elle a aussi animé des ateliers pour les enfants et les élèves des écoles Diwan, sensible à la nécessité de transmettre les trésors de l’oralité aux jeunes générations.
Elle a aussi construit sa renommée en collaborant à plusieurs albums comme Sarac'h de Denez Prigent, Naître de Red Cardell et le premier album des Ramoneurs de menhirs.
Sa valeur est telle qu'elle chantera également avec Thomas Fersen, le groupe de rock celtique Soldat Louis, Dom Duff…
En mai 2010 pour la fête de la Bretagne, elle traverse l'atlantique, chante Tap da sac'h breur kozh « Choppe donc ton sac, vieux frère » dans le Queens et anime le cyber fest-noz des Bretons de New York avec Ifig Flatres et des sonneurs du bagad de New York dans un pub de Times Square.
En 2011, elle reçoit le « prix coup de cœur » du Grand prix du disque Produit en Bretagne pour son album Ma Zad Ma Mamm « Mon père, ma mère » sur lequel figurent de jeunes chanteurs qu'elle a souhaité mettre en avant.
En 2012, elle fête ses 80 ans lors d'un grand tour de chant.
Le groupe Kazdall sort en 2013 son 5ème album « Kazdall part en live », Louise Ebrel leur fait l'honneur d'en réaliser l'introduction.
Elle monte sur la grande scène du festival des Vieilles Charrues à Carhaix en 2014.
En août 2015, elle accompagne le cercle Brug Ar Menez de Spézet à la Saint-Loup de Guingamp, Dremmwel pour une polyphonie corse au Cornouaille 2016 et le bagad Roñsed-Mor de Locoal-Mendon, avec Gilles Servat, Pascal Lamour et Pat O'May à l'Interceltique 2016.
Début 2017, elle collabore à l'album Breizh Anok des Ramoneurs de menhirs avec le Bagad Bro Kemperle, puis en 2018, au 6ème album de Dremmwel, avec une version bilingue corse-breton. C'est aussi l'année où elle perd l'une de ses trois filles ce qui l'affectera sensiblement.
Si vous souhaitez en savoir plus sur Louise Ebrel, vous pouvez consulter cette page dont je me suis inspiré.
Coup de cœur à Henri Richard, dernier gardien de phare en Bretagne qui a achevé sa mission au Service des Phares et Balises le 1er septembre en rendant les clés du phare du Cap Fréhel (construit sur la pointe du Cap Fréhel, il éclaire et sécurise le passage de la baie de Saint-Brieuc vers la rade de Saint-Malo, en savoir plus).
A travers lui, c'est une profession, qu'aujourd'hui on appelle technicien supérieur du développement durable, qui disparaît définitivement. La faute au progrès technique, à l'évolution des pratiques, à la difficulté de vivre seul ou à l'implacable loi de la réduction des coûts.
Ce costarmoricain né en 1953 à Pleumeur-Gautier (22), a certainement eu une vie extraordinaire sur la terre et dans la mer.
Cela commence par un CAP-BEP d'électromécanicien au lycée professionnel de Guingamp. Après quelques petits boulots sur terre, l'appel de la mer se fait plus fort et il fait ses classes en tant que remplaçant sur les phares des Héaux de Bréhat (deuxième phare français érigé en mer, construit sur un plateau rocheux n'émergeant qu'à marée basse portant le nom d'épées de Tréguier, en savoir plus), Triagoz (érigé sur l'écueil de Guen Bras à 6,5 milles du port de Ploumanac'h, en savoir plus), Sept-Îles (érigé sur l'île-aux-Moines, en savoir plus) et l'île Vierge (avec ses 82,50 mètres, c'est le plus haut phare d’Europe et le plus haut phare du monde en pierre de taille pour signaler l'entrée de la Manche, en savoir plus).
Après ces deux années de remplacement, en 1977, il réussit le concours de gardien de phare et devient titulaire. Il est nommé à Dunkerque mais se rendra pourtant au phare d'Ar-Men (construit sur la Chaussée de l’île de Sein, à l’ouest de la pointe du Raz, il s'agit d'un prolongement extrêmement dangereux de l'île dans l’océan Atlantique sous la forme d'une suite de récifs sur plus de 15 milles, en savoir plus). Un autre candidat moins bien classé que lui en ayant hérité ne voulait pas y aller, l’endroit a mauvaise réputation et est surnommé « l’enfer des enfers ». Henri qui préfère rester en Bretagne y passera un peu plus de deux ans.
Le rythme de vie se décline en 14 jours de phare et 7 jours sur la terre ferme en binôme. Le repos permet de s'affranchir de l'éloignement, d'une certaine solitude et de conditions climatiques souvent difficiles. Les tempêtes sont légion et il faut alors se "barricader". Il n'est pas rare que la mer fasse trembler le phare comme si elle voulait en revendiquer la propriété voire rappeler à ses locataires qu'elle seule peut leur délivrer un permis de résidence !
Ar-Men comme les autres phares, à cette époque, fonctionne au pétrole. Celui qui faisait le premier quart (de 13h à 1h) remontait les poids faisant tourner la lampe, mettait en place les brûleurs et les systèmes à pression. Puis, il allait s'enquérir de l'état de la brume et envoyait, le cas échéant, quelques coups de corne pour guider les bateaux. À 1h du matin, son double le relevait jusqu’à midi. Au lever du jour, il démontait la lampe et faisait tremper les brûleurs dans du pétrole pour qu’ils restent propres.
La veille est continue (d'où l'organisation en duo de gardiens) et le repas reste quasiment le seul moment d'interaction véritable entre les hommes.
Les journées de travail sont aussi consacrées aux relevés météo et à la maintenance mécanique, mobilière et immobilière. Dans ces constructions d'un autre temps, accomplies par des hommes, souvent au péril de leur vie, les matériaux engagés sont nobles et beaux (cuivre, opaline, chêne ou granit), c'est un honneur que de les entretenir.
Le reste du temps est consacré à la lecture, l'écriture, la cuisine et la pêche pour améliorer l'ordinaire.
Pour quitter Ar-Men, le bateau ne pouvant y accoster, on utilise un ballon et un filin (le cartahu), lancé par les gardiens. En se positionnant à califourchon sur ce ballon on se laisse glisser sur le cable. Parfois la relève est impossible comme en décembre 1979 tant la mer est déchaînée.
Henri poursuit sa carrière au très dur phare des Pierres Noires (à l'ouest de la pointe Saint-Mathieu, en savoir plus).
En 1993, il prend position au Cap Fréhel à Plévenon (22) parce qu'il souhaite avoir un poste fixe c'est-à-dire en solitaire avec au départ comme métronome l'opération consistant à remonter le poids de la machine de rotation de la lampe toutes les trois heures... Et les visites scolaires avec 160 marches à grimper plusieurs fois par jour. En 1995, le phare du Cap Fréhel est automatisé et télécommandé depuis Lézardrieux. Il n’y a plus qu’à surveiller l’état des batteries et le fonctionnement des dispositifs d’assistance à la navigation.
Le 1er septembre 2019, Henri a refermé pour la dernière fois la porte du phare, symbolisant la disparition d'un métier et d'un savoir-faire d'un autre temps dont la modernité ne veut plus...
Ah oui, j'oubliais, Henri c'est un gars avec un physique qui sied bien à l'emploi ! Des épaules de déménageur, une barbe blanche à faire pâlir le Père Noël, un teint modelé par l'air marin, une "roulée" au coin des lèvres et une casquette de marin pour protéger tout cela. Un profil d'aventurier, baroudeur, sage et philosophe, acquis au cours de son cheminement de "pharien".
Vacances.
Coup de Coeur pour Aël-Anna Mazé qui vient d’être élue reine de Cornouaille ce dimanche 28 juillet.
C'est l'occasion de faire un focus sur tous ces jeunes (et parfois moins jeunes) gens, filles mais aussi garçons, pleinement concernés par la culture bretonne et investis pour la faire vivre et mieux connaître.
Aël-Anna, 20 ans, pratique la danse avec le cercle celtique Mederien Penhars (Quimper) depuis l'âge de 5 ans, donne des cours de musique aux enfants car elle est diplômée du conservatoire, spécialité musique traditionnelle, elle joue notamment de la harpe. Et si cela ne suffisait pas, elle parle le breton. On imagine aisément qu'elle ne doit pas s'ennuyer...
Pour acquérir le titre convoité de reine, il ne suffit pas de s'afficher en costume mais il faut aussi convaincre le jury de son envie, son intérêt et de sa motivation profonde.
Pour cela, chaque candidate doit trouver un thème et le développer, une façon de s'inscrire dans le passé et le présent pour mieux faire ressortir ses racines régionales. Aël-Anna a choisi un sujet de coeur "La cité des castors de la Terre Noire, une histoire solidaire de mon quartier". Un travail de composition, de collectage et de recherches historiques diverses.
D'autres reines sont élues chaque année en Bretagne, c'est le cas par exemple de la Reine des Brodeuses à Pont-Labbé.
Elles sont certainement représentatives de générations de talents et de forces vives qui foisonnent et occupent dans des arts très divers la scène cuturelle bretonne.
Souhaitons qu'elles soient nombreuses encore à briquer ces titres non pour la gloire mais pour être porteuses d'un passé teinté de traditions qu'elles mettent en avant avec tout l'élan de leur jeunesse en accord avec le monde dans lequel elles vivent.
Nous sommes (déjà) entrés dans le temps des vacances d'été. A cette heure, certains prennent leur petit-déjeuner sur la terrasse face à la mer, d'autres, après un bain dans l'onde, sirottent tranquillement un coktail sur leur transat à l'ombre de la voute feuillue d'un bouleau, quelques uns font (enfin) leurs valises tandis que d'autres les déballent sans oublier tous ceux pas encore partis qui attendent impatiemment leur tour.
Bien sûr, chacun occupe cette période comme il l'entend mais elle est souvent propice à la promenade et aux découvertes. Aussi, je me suis intéressé à deux particularités du paysage géologique breton, sources de destinations potentielles au cours de cet été ou plus tard, le Sillon de Talbert à Pleubian et la plage des Grands Sables à Groix.
Le Sillon de Talbert est un cordon littoral, l'un des plus grands d'Europe, situé dans les Côtes-d'Armor sur la commune de Pleubian. Cette langue de sable, de gravier et de galets est à la fois une curiosité géologique et un site d'intérêt écologique. Elle s’enfonce dans la Manche sur environ 3,2 km de long pour une largeur moyenne de 100 mètres et une hauteur de 10 à 14 mètres. Le sillon de Talbert constitue le point continental le plus au nord de la Bretagne.
Cette structure particulière joue le rôle de digue et protège le littoral de l'érosion et des vagues. Elle est garante d'une zone maritime presque toujours calme entre l'est du Sillon et l'île de Bréhat située 5 km au sud-est. À trois kilomètres au nord se trouvent les récifs des Épées de Tréguier sur lesquels est bâti le phare des Héaux de Bréhat marquant l'entrée ouest de la baie de Saint-Brieuc. Conscient de la nécessité d'en assurer la protection, le Conseil régional a créé la Réserve naturelle régionale du Sillon de Talbert a en 2006.
Si vous êtes friand de marche, sachez que vous pouvez rejoindre l’extrémité du Sillon. Parcourir cette terre cernée des deux côtés par les flots procure une étonnante sensation de dépaysement, de solitude progressive, renforcée par l’avancée vers le large qui laisse derrière soi le continent et ses vicissitudes.
Vue aérienne du Sillon de Talbert (Source : Wikipédia)
Sur l'île de Groix, c'est une autre particularité unique en Europe qu'il est possible d'observer : la plage des Grands Sables. Mais qu'a-t-elle donc de si surpenant ? Elle est tout simplement … convexe ! Ah oui mais entre convexe et concave, vous hésitez et vos cours de géométrie vous semble soudain bien loin.
Alors, aux Grands sables, une partie de la plage plutôt que de former comme habituellement un arc de cercle rentrant dans la terre (concave), s’avance dans la mer (convexe).
Et cette plage aime vraiment se distinguer car elle se déplace vers le nord d’environ 10 mètres par an ! Ce qui fait que vous ne reviendrez pas tout à fait au même endroit l’année suivante…
Si vous passez par Groix, profitez-en pour vous rendre sur une autre plage singulière, la plage des Sables Rouges dont le sable comme son nom l'indique est ... rouge !
La plage des Grands Sables de Groix (Source : jaimelafrance.tourisme.fr)
Voici donc deux objectifs que vous pouvez inscrire à votre programme, c'est dépaysant, vivifiant et gratuit (un peu moins pour la plage des Grands Sables car il faut rejoindre l'île de Groix par bateau mais c'est aussi le prix de l'insularité).
Mon Coup de Cœur mensuel concerne un amuseur breton du genre lanceur d'alertes.
À près de 80 ans, il vient de raccrocher les gants après un dernier tour de piste à la Mission Bretonne de Paris.
Jean Kergrist, clown agitateur, de son vrai nom Jean Hamon, est né le 12 mars 1940 à Kergrist-Moëlou (département des Côtes du Nord à cette époque) " En plein Kreiz Breizhkistan. " comme il se plaît à le dire.
Devant une petite assemblée d'une centaine de personnes, en pleine Fête de la Bretagne, l'humoriste a fait ses adieux, " A 79 ans, il est préférable de ne pas mener le combat de trop. " précise-t-il.
Il est venu se produire dans la capitale plutôt que dans son fief de Glomel, près de Rostrenen dans les Côtes d'Armor " C'est mon côté Bécassine, Paris n'est-elle pas la plus grande province bretonne ? " explique-t-il en plaisantant.
Pour cette ultime pirouette, l'artiste a opté pour une mise en scène minimale, pas de décor, pas de costume, pas de maquillage, ni son habituel chapeau et pas de nez rouge non plus. Un style dépouillé comme pour mieux axé l'essentiel sur ses messages et rien d'autre.
Elevé dans une famille de paysans, pauvres forcément, il indique que " Pour faire des études, c'était soit l'armée, soit l'Église... J'ai choisi les curés. Je pensais qu'ils me transmettraient la vocation, je l'attends encore ! "
Il passe deux années au grand séminaire de Saint-Brieuc puis, il rejoint une communauté de frères dominicains à Lyon. Il en garde finalement un bon souvenir " Ils étaient très ouverts sur le monde et côtoyaient la vie universitaire. J'y ai appris le poids de la parole. "
Il se confronte à la théologie, la philosophie et l'histoire de l'art et se forge ainsi une bonne cuilture générale mais rigoriste. Jusqu'à ce jour de mai 68 où il porte une étudiante sur ses épaules " L'univers féminin faisait irruption dans ma vie. " déclare-t-il. On peut imaginer que cela lui a fait voir le monde différement...
Et en effet, cette révélation sera en quelque sorte l'acte fondateur de sa carrière. Il commence par le théâtre au sein de deux troupes où il fait ses classes. Puis, il reprend sa liberté et revient en Bretagne.
C'est là qu'il fonde en 1975 son TNP, le Théâtre National Portatif et crée dans la foulée son personnage devenu célèbre, le Clown atomique ! " La France se nucléarisait à la vitesse grand V. Il y avait le projet de Creys-Malville en Isère, celui de Plogoff en Bretagne. Il fallait agir et résister. Le clown atomique ne devait jouer qu'une seule fois. Finalement, il a sillonné l'Europe à des milliers de reprises. "
C'était parti pour 40 ans de multiples combats et manifs avec sans cesse de nouveaux spectacles dans lesquels s'expriment ses révoltes. Au fil de l'actualité, le Clown atomique se mutera en Clown chomdu, Clown agricole, informatique, Docteur Chef, Cocogéma, Perd la boule... Il exprime ainsi son engagement pour la défense de la planète, des plus faibles ou des victimes d'injustices.
A l'heure d'une retraite choisie mais aussi méritée, Jean Kergrist ne coupera pas totalement les liens avec la culture. Il va se consacrer à son autre passion : l'écriture. Il a déjà publié une vingtaine d'ouvrages. Des livres historiques dont une série relative aux bagnards affectés au creusement du canal de Nantes à Brest et Qui a tué Poulain-Corbion ? une passionnante étude au sujet des rapports conflictuels entre Républicains et Chouans dans les Côtes-du-Nord de la fin du XVIIIème siècle. Mais aussi des contes, des romans, des polars ou des essais, un écleltisme qui prouve, si besoin était que le bonhomme a du talent.
Vous pourrez en juger en consultez la page d'accueil de son site ou sa fiche Wikipédia, vous constaterez que c'est un véritable touche-à-tout féru d'histoire.
Et puis viendra comme il aime à le répéter, " La grande liquidation finale. " Mais bien entendu, le plus tard possible pour avoir le temps d'écrire encore de petites phrases corrosives.
Sources : Ouest-France du 22 mai 2019 et divers sites.
Mon Coup de Coeur mensuel salue une initiative qui dans le contexte actuel semble pourtant vouée à l'échec. Il s'agit du lancement par Christian Troadec, le maire régionaliste de Carhaix d'un nouvel hebdomadaire « papier ».
Oui, il faut du courage et peut-être un brin d'inconscience (ou bien un objectif non avoué) pour donner naissance à un hebdomadaire « papier » alors que quasiment tous les journaux connaissent une baisse de leur diffusion et sont pour beaucoup à l'agonie. Aujourd'hui, l'information est moins faite de caractères que de pixels.
Le journal de la Bretagne, diffusé depuis le 17 avril dans les cinq départements de la « Bretagne historique » veut prendre le contre-pied de cette dépression. Il s'agit d’un journal d’informations générales et complémentaire des grands quotidiens.
Cette démarche remonte à 1999 lorsque Christian Troadec avait déjà envisagé avec quelques compères de créer un journal pour la Bretagne à cinq départements. Et notamment, Erwan Chartier-Le Floc'h, un historien, auteur et journaliste (ancien co-rédacteur en chef d'ARMEN et aujourd'hui rédacteur en chef du Poher).
Aujourd’hui, ils estiment que le papier a toujours de l’avenir et diffusent leur media de 40 à 48 pages qui portera l’information d’une semaine et sera tiré à 20 000 exemplaires.
Mais comme on échappe pas à son époque, ils proposent quand même des applications interactives. Ainsi, en scannant une photo du journal, on sera dirigé sur Internet pour un complément d’information, en vidéo.
Christian Troadec précise que Le journal de la Bretagne n'est et ne sera pas un journal militant (CQFD ?). Il avoue toutefois en être le propriétaire (à 80% par l'intermédiaire du Poher dont il est déjà propriétaire, les 20% restants sont détenus par Le Télégramme qui en assure aussi l'impression sur ses rotatives à Morlaix) mais précise que l'équipe rédactionnelle est indépendante et que le journal respectera la pluralité des opinions (CQFD bis ?).
Alors, au final est-ce une réelle volonté d'informer de façon objective et sans parti pris, de soutenir la presse écrite ou bien s'agit-il d'un organe pseudo-politique qui n'a d'autre vocation que de porter le bouillant et entreprenant Christian Troadec au succès lors des élections régionales de 2021 ? A chacun de faire son opinion !
Actuellement, le titre n'est disponible qu'en région Bretagne. Peut-être y aura-t-il quelques exemplaires consultables à la Maison de la Bretagne ou sera-t-il possible de prendre un abonnement pour un envoi par courrier (CQFD là aussi!).
L'actualité récente m'a inspiré un double Coup de Cœur aux teintes malheureusement grises.
Deux hommes, deux voix, deux chemins différents mais sans doute un même amour de la Bretagne qu'ils ont interprété à leur façon.
Yann-Fañch Kemener et Claude Besson se sont éteints à une semaine d'intervalle. Le samedi 16 mars, à quelques jours de ses 62 ans pour le premier et le 23 mars pour le second.
Leur disparition a touché toute la Bretagne et au-delà. De nombreux hommages leur ont été rendus par des personnalités et aussi des anonymes. Je n'ai donc pas souhaité rajouté des mots à tous ceux qui ont déjà été prononcés, posés sur le papier ou véhiculés par les réseaux sociaux. J'ai juste pris un peu de temps pour revenir sur leur parcours. Je remercie Jacqueline pour sa collaboration à la rédaction de la vie de Yann-Fañch Kemener.
Yann-Fañch Kemener est né le 7 avril 1957 à Sainte Tréphine (22), en pays Plinn, dans une famille d'origine paysanne très modeste. Il y a passé son enfance et entendu ses premiers chants en breton interprétés par sa mère qui est réputée bonne chanteuse et danseuse. Très rapidement, elle lui transmet ses savoirs.
Dès 1970, à 13 ans, il commence à chanter dans les festoù-noz, puis fait ses premiers concerts au début des années 80. Mais c'est insuffisant pour pouvoir être indépendant financièrement aussi, doit-il travailler un peu en menuiserie (il a une formation de menuisier ébéniste) et à l'hôpital psychiatrique de Plouguernével. Mais cette situation ne durera que deux ou trois ans car l'homme a du talent (déjà, en 1977, il remporta le premier prix du Kan ar Bobl).
Pour parfaire son art, il s'implique dans une mission de collectage de chants traditionnels dans les Côtes-d'Armor notamment auprès de Marie-Josèphe Bertrand de Saint-Nicolas-du-Pélem dont les gwerzioù l'ont beaucoup influencé.
Au contact des voix de Marcel Guilloux, Erick Marchand ou Ifig Troadec, il acquiert ce timbre si particulier qui l'identifie entre tous. Il devient alors une voix bretonne reconnue. Ses qualités lui ouvre des perspectives : il se joint à de nombreuses formations (Barzaz, Les Ours du Scorff...), participe à des spectacles (l'Héritage des Celtes)et expérimente des horizons nouveaux (musique baroque, danse contemporaine...) pour faire vivre la musique et le chant populaires bretons. Cela lui vaudra de recevoir des prix comme l'Ordre de l'Hermine en 2009 ou la médaille de chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres en 2015.
Son répertoire issus de ses recueils auprès des anciens s'articule autour des chants à danser bien sûr mais aussi profanes et religieux. Il a su et voulu les transmettre à son tour. Ses chants ont été inspirés d'une culture bretonne issue d'un monde paysan bien souvent misérable et exploité.
Récemment, Il étudiera à Rennes 2 pour obtenir le Diplôme d’Études Celtiques (D.E.C.) qu'il enseignera ensuite de 2012 à 2018.
Bien que luttant contre la maladie, durant les mois de juin et juillet 2018, il a donné son accord au réalisateur Ronan Hirrien pour tourner le documentaire Tremen en ur ganañ (Passer en chantant).
A regarder ici, c'est en breton mais un sous-titrage permet de découvrir la vie bien remplie de Yann-Fañch Kemener.
Le 15 février 2019, il rend hommage à la poésie bretonne en publiant son double album Roudennoù / Traces. Il a trouvé la force de l’enregistrer comme un ultime don à la culture qui l'a guidé toute sa vie.
Je vous conseille également de visionner ce documentaire qui lui a été consacré en 2001, il s'y livre en toute simplicité et avec une vraie justesse de propos.
Puis, le 16 mars 2019, Jean-François Kemener s'en est allé...
Claude Besson est né à Paris en 1948. Il fait ses débuts sur scène au sein d'un atelier de chants qui va lui inoculer une véritable passion pour la musique.
Il réalise des études d'électronique et commence à chanter ce qui lui permet de rencontrer Alan Stivell. Il crée un atelier de lutherie à Saint-Denis pour fabriquer des instruments celtiques : dulcimers (instrument à cordes joué autant assis que debout ou posé sur un support et frappé par des marteaux), psaltérions (instrument à cordes triangulaire ou trapézoïdal avec de nombreuses variations de forme et joué avec les doigts ou un plectre en plume d'oie ou un archet) et harpes sous la houlette de Jord Cochevelou,le père d' Alan Stivell pour qui, il fabriquera une harpe.
Dès le début des années 70, il devient chanteur professionnel. En 1973, il écrit Kerouze, une chanson en hommage à son hameau de Roudouallec dans le Morbihan et qui dénonce le remembrement lancé en France dans les années 1950.
C'est tout naturellement qu'il construit à Kerouze un home-studio d'enregistrement.
En 1973, il se produit à l'Olympia et à Bobino en première partie des Sœurs Goadec, puis à nouveau à l'Olympia en 1977.
Il poursuit sa carrière en écrivant de nombreux titres, part en tournée au Québec en 1983, se produit souvent dans des petites salles. En 2013, il sort son onzième et dernier album intitulé Hommage à mes profs. C'est une reconnaissance à l'intention des auteurs de chansons qu'il affectionne, il y interprète Brel, Brassens, Ferré, Ferrat, Jacques Debronckart, Anne Sylvestre, Barbara, Boris Vian, Glenmor et le traditionnel Son ar chistr popularisé par Alan Stivell.
Homme aux multiples talents, discret, auteur, compositeur, interprète, musicien et luthier, Claude Besson a reçu des récompenses comme le Triskell d'or décerné par le Festival de Cornouaille et Radio Bretagne Ouest pour son titre Espérance, Espérance.
Puis, le 23 mars 2019, Claude Besson s'en est allé...
Le Salon International de l'Agriculture a orienté mon choix pour ce Coup de Coeur mensuel. Il se dédouble même puisque je vous invite à découvrir deux races, l'une bovine et équine pour la seconde. Toutes deux appartiennent au patrimoine breton et ont connu la même évolution. Quasi disparition d'abord en raison de la mécanisation et de la course au rendement puis, réapparition née de la volonté de préservation de courageux défenseurs.
La première est la Bretonne Pie Noire, petite vache rustique ancienne et locale. Les effectifs actuels sont estimés à environ 2 500 individus pour plus de 450 éleveurs. Alors qu'il y en avait près d'un million en 1862 et en 1900, elle est la première race elevée en France avec 700 000 têtes.
Elle décline à partir de 1960, concurrencée par des races plus productives comme la Normande ou la Frisonne. Son extinction est même prononcé en 1980. C'est alors que Pierre QUEMERE, jeune professeur de zootechnie à l’Institut Supérieur d’Agriculture de Beauvais (ISAB), et fils d’éleveur de vaches Bretonnes Pie Noir , lance un plan de sauvegarde qui fonctionnera si bien qu'aujourd'hui la Pie Noire est présente chaque année au Salon International de l'Agriculture de Paris où au côté d'autres races, elle défile fièrement et a droit à son concours avec remise de prix (cette année, elles étaient 12 !).
Sur ce site, vous saurez sur cette bête de petite taille, certes, mais qui possède d’excellentes qualités de reproduction et produit un lait riche, une viande persillée et une gamme de produits de haute qualité et de caractère. On tire notamment de son lait le Gwell, un gros lait fermenté à partir d’un levain fermier. Vous pourrez même y acheter une excellente tondeuse pour votre pelouse !
Notre second acteur est plus imposant puisqu'il s'agit du Postier Breton. Au 18ème siècle, la Bretagne était reconnue pour son élevage du cheval de travail. Notamment dans le Léon, qui a tiré du Postier Breton une certaine prospérité.
Initialement, plutôt léger, il était recherché par les militaires qui trouvaient aux foires de Morlaix ou de la Martyre toute la gamme de chevaux dont l'armée avait besoin. On raconte que les « Bretons », résistants et rustiques seraient les seuls chevaux qui soient revenus de la campagne napoléonienne de Russie !
Puis, le cheval Breton s'alourdit en un Trait fort et vigoureux pour les besoins des travaux agricoles avec des outils sont de plus en plus lourds. La Poste aussi veut des chevaux forts at aussi rapides, alors on alourdit un peu l'animal avec du Percheron ou du Normand. Enfin, arrive le fleuron de la race, incontestablement le Postier, issu du croisement des juments du Léon avec des étalons Norfolk anglais.
Depuis le début du 19ème siècle, le monde entier le connaît et l’importe. Dans les années 1900-1940, des trains remplis de chevaux quittent la gare de Landivisiau pour toutes les régions de France et prennent le bateau pour le monde entier : Europe du Sud, Afrique du Nord, Amérique du Sud et même Japon.
Dans les années 70, la race est abandonnée par l’agriculture, la boucherie devient le principal débouché, le cheval de trait prend encore du poids. Depuis quelques années, il s'est amincit pour rentrer dans les brancards des attelages de compétition et permettre des activités de loisir.
Aujourd'hui, on le trouve sur les 4 départements bretons, au nord de la Loire-Atlantique, à l'ouest du Maine-et-Loire et aussi dans les zones de moyenne montagne du Massif Central et des Pyrénées. En 2017, le cheptel était évalué à 12 000 têtes pour des utilisations diverses.
Comme son équivalent à cornes, il était aussi présent à l'édition 2019 du Salon International de l'Agriculture de Paris où il avait aussi son concours.
Après avoir parcouru ce site, le Postier Breton n'aura plus de secret pour vous. Et si vous n'avez pas succombé à l'achat d'une vache, peut-être vous laisserez-vous tenter par un beau destrier.
Ce Coup de Coeur est plus une information qu'une révélation.
J'ai découvert vendredi 1er février une affaire criminelle dont j'ignorais totalement l'existence. Nous connaissons tous l'affaire Seznec mais qui avait déjà entendu parler de l'affaire Cadiou ?
Elles présentent quelques analogies : il s'agit de notables, d'affaires commercialo-financières sur fond de guerre, des faisceaux de présomption pour désigner un coupable, des preuves fragiles, des rebondissements mais une fin différente (la condamnation de Seznec et l'acquittement dans le cas de Cadiou).
Résumé des faits :
En décembre 1913, à Landerneau (29), Louis Cadiou, directeur de l'usine de La Grand' Palud qui fabrique de la poudre à canon à partir de coton disparaît. Son corps est retrouvé dans un bois près de son usine en janvier 1914.
Cette affaire donne lieu à une enquête aux multiples et surprenants rebondissements tous plus incroyables les uns que les autres.
Rapidement, on suspecte le numéro 2 de l’usine, l'ingénieur et directeur technique Louis Pierre contre lequel un certain d'éléments tendent à laisser penser qu'il a tué son patron, il est emprisonné puis, relâché.
Après de nouvelles découvertes, un autre suspect est désigné, le veilleur de nuit qui faute de preuve est finalement relâché lui aussi.
Le juge revient au premier suspect, l'ingénieur Pierre. A ce moment survient la guerre de 14 -18. Pierre s'engage dans l'armée et l'enquête est interrompue.
Une fois le conflit terminé, le juge revient à la charge et le 23 septembre 1919, Louis Pierre est convoqué devant la cour d’assise de Quimper alors qu’il n’existe aucune preuve de sa culpabilité… Il sera en définitive acquitté.
Le ou les assassins de Cadiou n'ont jamais été identifié(s) !
Je vous propose sur ce lien d'écouter l'émission de Christophe Hondelatte qui relate cette histoire. Ensuite, il échange avec son invitée, Lénaïc Gravis, journaliste, co-auteure de "Les grandes affaires criminelles de Bretagne" et "Les grandes affaires criminelles du Finistère" aux Editions de Borée. Elle s'est passionnée pour l'univers du polar et le traitement du crime comme phénomène de société.
Avant toute chose, je vous présente tous mes voeux de bonne et heureuse année et associativement parlant l'envie de partager ensemble des musiques envoûtantes, des danses infinies et des plaisirs immenses.
Je débute cette nouvelle année par deux Coups de Coeur.
Le premier s'intéresse à l'ouvrage de Pierre-Yves Le Priol, « La foi de mes pères ».
Nous avons tous une raison d’aimer la Bretagne : une origine familiale, le souvenir de nos vacances ou simplement le rêve d'accéder à cette terre du bout du monde aux fortes traditions. Mais pour Pierre-Yves Le Priol, l’attachement est atavique, de toutes ses fibres physiques et spirituelles.
Il y a deux ans, juste après la mort de son père, acte fondateur de ce livre, achevant une carrière de journaliste et de secrétaire général de la rédaction du journal La Croix et qu’il vit depuis tant d’années en banlieue parisienne, il revient sur ses pas pour être au carrefour de la feiz (la foi) et de la Breizh.
Il mène une enquête sur ce qu’est devenue la Bretagne catholique de sa jeunesse quand il était élève au petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray, que la pratique était massive, les églises étaient pleines le dimanche et où la paroisse organisait la vie sociale (la « civilisation paroissiale »). Les prêtres y jouaient encore un rôle de leader de la communauté et en tant que fils de cette communauté étaient très respectés. Ils ne s'adonnaient pas qu'à la prière, souvent impliqués, ils ont été des agents de progrès de la société.
Aujourd'hui, la chrétienté s'est affaissée avec l’année charnière de 1965, début de l’effondrement de la courbe de la pratique (4% de pratique dominicale actuellement), des vocations religieuses et de la présence chrétienne dans ces anciens foyers de chouannerie, d’opposition à la République radicale, puis de démocratie chrétienne et enfin de socialisme rose. Les églises de la ruralité profonde sont souvent presque vides, elles sont devenues pour la plupart trop grandes, sous-utilisées, difficiles à entretenir ou à restaurer et trop nombreuses (pour information, le diocèse de Vannes comporte 1 200 églises et chapelles)...
Pierre-Yves Priol plutôt que de nous asséner un récit centré sur lui-même et nous faire part de ses déconvenues et angoisses nous offre une sorte de road movie, en vingt-et-un tableaux. Il y présente autant de lieux du christianisme breton d’aujourd’hui et des personnages attachants : ses parents, ses frères et sœurs, son oncle prêtre, les voisins de ses parents, beaucoup de prêtres ou religieuses qu’il a connu ou dont le passage a laissé des traces dans la mémoire des anciens, mais aussi des laïcs engagés et de simples passants, plus ou moins enracinés dans la terre celte et l’humus chrétien.
Il alterne scènes intimistes et beaux reportages : au festival interceltique de Lorient, au sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray, au Tro Breizh avec ces centaines de marcheurs en quête parfois d'une démarche spirituelle ou à la Vallée des Saints où plus d'une centaine de statues monumentales sont ancrées dans la terre bretionne et d'autres sont à venir, etc...
Pierre-Yves tire l’ambition de son ouvrage d'un poète dont toute l’œuvre a été écrite en breton vannetais, et que d’aucuns appellent « le Péguy breton », sans doute parce que lui aussi est mort dans la Somme en 1917 : Jean-Pierre Calloc’h. Il s'est aussi inspiré d'autres auteurs bretons, ce qui fait de ce recueil de témoignages une œuvre littéraire savoureuse truffée d’observations, de sentences, voire de slogans, plus ou moins traduits du breton, et qui offrent l’occasion de décalages d’un effet comique certain.
Ce court essai sur le dernier demi-siècle chrétien en Bretagne joue ainsi une petite musique agréable sur un thème a priori désespérant. Mais le sous-titre de La foi de mes pères n’est pas un banal « Qu’en restera-t-il ? » mais un beaucoup plus roboratif « Ce qui restera de la chrétienté bretonne ».
Un livre qui est tout à la fois une enquête et un voyage personnel dans la Bretagne d'aujourd'hui, émouvant et écrit avec le coeur pour traiter de la chrétienté bretonne et au-delà de l'âme bretonne et le risque de la voir s'éteindre.
Pierre-Yves Le Priol, La foi de mes pères. Ce qui restera de la chrétienté bretonne, préface de Jean-Claude Guillebaud, Salvator, 288 pages, 20 euros.
Rédigé à partir d'un article sur : France catholique.
Voir aussi une interview de l'auteur en compagnie de Yann Arthus Bertrand et de Paule Amblard, historienne de l'art sur KTO TV.
Mon second focus valorise la performance (gratuite) de Guirec Soudée. Parti en solitaire sur un voilier de dix mètres de long en acier en novembre 2013 depuis son île d’Yvinec (c'est aussi le nom de son bateau), près de Plougrescant (22). Objectif : boucler un tour du monde du pôle Nord au pôle Sud avec des escales au Canada, dans les Caraïbes, en Polynésie française, en Alaska...
Seul ? Pas vraiment, car il embarque dans cette aventure Monique, une poule rousse nommée matelot lors d"un arrêt aux Canaries. Le duo met le cap jusqu’au passage du nord-ouest et vers la mer de Béring. En décembre 2015, il est pris dans les glaces du Groenland et hiverne pendant 130 jours.
A cette occasion, Jean-Philippe Mériglier, lui aussi Paimpolais, les rejoint et les filme à l’aide de drones. Les réseaux sociaux, les médias et même la chaîne américaine CNN relayent leur périple.
Le 15 décembre 2018, ils sont rentrés à Paimpol non sans mal. Il fallait mériter l'arrivée au port car au large d'Ouessant, le mât s'est retrouvé dans l'eau, les panneaux solaires se sont détachés, une vitre s'est brisée.
Tout est bien qui finit bien. Monique a plutôt bien supporté le voyage, elle pond un peu moins qu'avant mais mange toujours autant. Guirec y a trouvé plus qu'un animal de compagnie, « une oreille attentive » lors des moments difficiles.
Un livre devrait sortir en janvier pour relater cette belle épopée. Un film est aussi en préparation. On n'a pas fini d'entendre parler de Guirec Soudée et de sa poule !
Page Facebook de Guirec.
C'est une véritable institution bretonne qui est à l'honneur pour ce dernier mois de l'année. Si vous êtes marin ou au fait du monde maritime vous la connaissez certainement.
Il s'agit de l’Œuvre du Marin Breton et son Almanach du Marin Breton. Créés en 1899, il y a donc presque 120 ans par Jacques de Thézac qui souhaitait ainsi faire rayonner sa générosité en terre bretonne.
L’Almanach du Marin Breton est « la bible et le couteau suisse » de tous les marins, qu’ils soient de plaisance, de la pêche ou du commerce. L'édition 2019 affiche 624 pages. Elle rassemble d'abord des documents réglementaires (les règles relatives à la sauvegarde de la vie humaine en mer, à l’habitabilité à bord des navires, à la prévention de la pollution et à la sécurité de la navigation de plaisance) et des informations indispensables pour la navigation hauturière.
L’Almanach du Marin Breton, ouvrage réglementaire indispensable à bord des baeaux professionnels ou de plaisance, permet d'aider socialement les marins en difficulté et familles. Chaque année, sa vente procure des fonds destinés à l'action sociale. Ainsi, ces dix dernières années, 900 familles ont pu compter sur des aides pour un montant total de 600 000 €.
On peut se procurer l'Almanach ici.
Sur le site de l’Œuvre du Marin Breton figure aussi le Fonds photographique de Jacques de Thézac. Celui-ci prit ses premiers clichés dans les années 1880 lors de ses nombreuses croisières au départ de Saintes. Son but était tout simplement d’illustrer ses journaux de bord. A cette époque, la photographie n’était encore réservée qu’aux professionnels et aux artistes. Les lourds appareils sur pied et les fragiles plaques de verre n’offraient pas une grande souplesse d’utilisation. Chaque prise de vue était savamment calculée. La galerie propose environ 50 clichés authentiques du début du siècle dernier. En cliquant sur une des photos, on ouvre un diaporama et en passant la souris au-dessus, un texte explicatif s'inscrit. Une collection riche et digne d'intérêt.
Pour participer à la chaîne de solidarité maritime, il suffit de devenir Membre Bienfaiteur ou en donnant, soit en ligne sur le site, soit en envoyant votre chèque à : Œuvre du Marin breton, 24 Quai de la Douane, 29200 Brest.
Dimanche 4 novembre à 14h00, 123 (oui 123 !) skippers solitaires prendront le départ à Saint-Malo de la 11ème édition de la Route du Rhum Destination Guadeloupe.
Il sont répartis en 6 classes :
Ultime : la catégorie des " géants ", voiliers multicoques de plus de 60 pieds (18,28 m au minimum), à suivre : Sodebo, Macif, Maxi Edmond de Rotchschild ou Gitana 17, Idec Sport, Banque Populaire et Remade-Use It Again.
Multi50 : cette classe fédère les multicoques de 50 pieds de long au maximum (15,24 mètres) et dont la largeur ne peut excéder cette dimension. Au départ 6 trimarans : Ciela Village, La French Tech Rennes Saint-Malo, Fenêtréa-Mix Buffet, Arkema, Réauté Chocolat et Solidaires en Peloton Arsep.
Imoca : mocoques open de 60 pieds et plus. A suivre parmi les 20 voiliers : Charal, Bureau Vallée, PRB et le magnifique Hugo Boss skippé par le britannique Alex Thomson qui n'hésite pas à dire : « Les gars de Bretagne sont les meilleurs du monde ! ».
Class40 : la plus représentée (53 skippers soit 43% des inscrits) correspond à des monocoques d'au moins 40 pieds (12,19 mètres) et sans doute la plus ouverte.
RhumMulti : multicoques compris entre 39 pieds (11,88 mètres) et 59 pieds (17,98 mètres) et ne pouvant entrer dans une des classes précédentes. On y trouve aussi bien des trimarans que des catamarans avec ou sans foils. Parmi les 21 engagés, à suivre : Olmix, PIR2, Resadia ou Jess et Happy de Loïc Peyron (voir plus bas).
RhumMono : monocoques supérieurs à 39 pieds (11,88 mètres) et ne pouvant entrer dans dans une des classes précédentes. A suivre tout particulièrement : Kriter V qui n'est autre que le second de la première Route du Rhum (voir ci-dessous) et dont ce sera la 5ème participation.
Chaque couple navigateur-voilier est la rencontre de deux histoires : le riche parcours d'un marin d'exception et sa machine conçue, préparée et testée avec le plus grand soin.
Celle de Loïc Peyron n'est pas banale. Il embarque à bord d'un trimaran jaune baptisé " Happy ". Loïck Peyron, détenteur du meilleur chrono de la compétition établi en 2014 en 7 jours 15 heures 8 minutes et 32 secondes, vient pour la huitième fois au départ. Mais cette fois, il n'a aucune prétention à la victoire, il sait d'avance qu'il ne peut l'emporter. En effet, son " Happy " n'est autre que le sistership d’Olympus Photo qui avait sacré Mike Birch en 1978 comme premier vainqueur de la Route du Rhum. Le baulois s'aligne dans les conditions de cette époque, c'est-à-dire sans GPS, ni électronique, sans enrouleurs et sans nourriture lyophilisée.
Un peu de nostalgie : retour sur les précédentes éditions
1978 où l'incroyable se produit : 1ère édition dont le vainqueur est Mike Birch sur son fameux trimaran jaune, Olympus Photo, avec 98 secondes d'avance sur le malheureux Michel Malinovsky et son Kriter V dépassés au finish après 23 jours 6 heures 59 minutes et 35 secondes de course.
1982 : vainqueur Marc Pajot.
1986 : Philippe Poupon est le premier à atteindre la Guadeloupe sur son Fleury Michon.
1990 : victoire de Florence Arthaud sur son magnifique trimaran Pierre 1er, première femme à remporter une grande course en solitaire.
1994 : Laurent Bourgnon coiffe les 34 solitaires en 12 jours 8 heures 41 mn et 6 secondes après avoir mené de bout en bout.
1998 : deuxième succès pour Laurent Bourgnon.
2002 : la victoire revient à Michel Desjoyeaux mais pour la première fois dans l'histoire de la course, deux monocoques franchissent la ligne d'arrivée avant les multicoques. En effet, les monocoques avaient pris le départ un jour avant les multicoques, Ellen MacArthur puis Mike Golding franchissent la ligne d'arrivée avant Michel Desjoyeaux qui est bien le véritable vainqueur au général.
2006 : Lionel Lemonchois est le premier à couper la ligne d'arrivée.
2010 : c'est Franck Cammas qui l'emporte sur Groupama 3.
2014 : Loïck Peyron réalise le record de l'épreuve en 7 jours 15 heures 8 minutes et 32 secondes.
Cette course est un sprint et il faudra suivre quasiment heure par heure la progression des bateaux pour ne pas louper le vainqueur au général mais aussi des diverses classes.
Sur le site officiel, vous pouvez trouver absolument tout sur chaque binôme skipper/voilier.
Et suivre la course en direct ou consulter les publications médias (audios, vidéos,photos).
Le départ sera diffusé sur France 3 (National) à partir de 13h35. Ne passez pas à côté de ce trop court séjour (pour une fois humide) en Bretagne.
Je profite de cet article pour revenir sur mon Coup de Cœur du mois de juillet dernier dans lequel je vous faisais découvrir la Golden Globe Race.
Une course un peu folle dans laquelle 19 skippers se sont engagés pour un tour du monde en solitaire sans escale, sans assistance et sans moyens techniques modernes. Ils sont partis depuis 123 jours des Sables-d'Olonnes et actuellement c'est l'amienois, lorientais d'adoption, Jean-Luc Van Den Heede qui mène au large de la Nouvelle-Zélande avec presque 3 000 kilomètres (mazette) d'avance sur le second, le néerlandais Mark Slats. Il espère atteindre le Cap Horn aux environs du 21 novembre. RESPECT pour ces navigateurs d'un autre temps ! Suivre la course en direct.
Ce Coup de Cœur post-rentrée va nous faire voyager loin de la Bretagne (au Japon) sans pour autant la quitter par l'intermédiaire du magazine Littoral. Ce rendez-vous consacré aux gens de la mer est diffusé sur France 3 Bretagne chaque dimanche à 12h55 et rediffusé sur France 3 le lundi à 9h20.
Le documentaire que je vous propose dure 26 mn et s'articule autour de la culture japonaise qui révolutionne véritablement les usages du milieu de la pêche et de la gastronomie au travers trois destinations.
Tout d’abord à la criée de Quiberon, une des rares à vendre du poisson vivant. Mais c'est surtout l'Ikejimé, une technique de pêche originaire du Japon que l'on découvre avec Daniel Kerdavid, patron pêcheur de Quiberon qui en est un fervent adepte. L'Ikejimé que l'on peut traduire par “mort vive” est une technique d'abattage qui limite le stress du poisson et bloque la dégénérescence de la chair de l'animal. Les grands chefs étoilés s'intéressent de plus en plus à ce procédé pratiqué depuis des centaines d'années au Japon et l'Ikejimé est en train de faire son chemin chez les pêcheurs français. A bord de son bateau, le Miyabi, Daniel Kerdavid tente de faire évoluer la pêche vers le respect et la valorisation des poissons capturés.
Puis, nous prenons la direction de l'usine Makurazaki à Concarneau pour suivre la fabrication d’un ingrédient essentiel dans la composition de la célèbre soupe Miso à base de thon listao.
En guise de conclusion, Xavier Pinsec, esthète de la culture et de la gastronomie nippone confectionne des sushis avec la complicité de son épouse japonaise. Un moment privilégié auprès de ce maître sushi brestois reconnu par ses pairs japonais.
Si vous voulez en savoir plus sur Daniel Kerdavid et pourquoi pas lui commander du poisson, rendez-vous sur son site.
Pour voir en replay d'anciens numéros du magazine Littoral, dirigez-vous sur cette page.
Un Coup de Cœur un peu particulier car je l’oppose à un fort Coup de Pied décerné à un critique d’art (vous savez, ces gens qui s’autorisent à donner leur avis alors qu’eux n’ont bien souvent jamais rien créé, écrit ou composé…).
La Vallée des Saints est située à Quénéquillec dans la commune de Carnoët (Côtes d’Armor), au cœur de la Bretagne, à 15 minutes de Carhaix.
L’association La Vallée des Saints créée en 2008 ambitionne d’y implanter 1 000 sculptures monumentales taillées dans du granite breton.
Les premières sculptures ont été installées en août 2009 et le 28 juillet 2018, la statue de Saint Piran (Peran en breton) s'est élevée pour l'éternité sur le site. Doublement symbolique car sculpté en Cornouailles anglaise et 100éme saint à occuper la motte féodale qui offre de surcroît une vue à couper le souffle avec un 360° sur tout le Poher.
On peut y voir la confirmation que ce qui pouvait passer pour un projet fou lancé par Philippe Abjean et Sébastien Menguy, il y a maintenant dix ans devient réalisable grâce à l'engagement de nombreux particuliers et entreprises qui participent au financement d'une sculpture, des infrastructures du site ou au fonctionnement de l'association.
Chaque année, les visiteurs peuvent assister aux chantiers de sculptures Une sculpture revient à 15 000 euros avant réductions fiscales (déduction de 66% pour un particulier et 60% pour une entreprise).
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si ce n'était la publication, début août, dans le journal Libération d'un article intitulé « Bretagne : ces saints que l'on ne saurait voir » par le critique d'art Jean-Marc Huitorel. Il voit dans la Vallée des Saints une subtile escroquerie qui confond art et idéologie, tourisme et culture. Il déplore l'unanimité autour du lieu souvent qualifié d'île de Pâques bretonne alors même que selon lui il existe de nombreuses failles idéologiques, économiques...et artistiques.
Philippe Abjean, l'un des fondateurs, a répondu de façon certes plus concise mais néanmoins claire.
Vous trouverez ci-après les textes de chacun des débatteurs. A vous de vous forger votre opinion.
Bretagne : ces saints que l'on ne saurait voir Par Jean-Marc Huitorel, critique d'art |
|
Au printemps 2018, en Bretagne, on annonce le débarquement à Paimpol de la statue de Saint Piran, patron de la Cornouaille britannique. Pour cette raison sculptée Outre manche, et après quelques haltes dignes des saintes reliques, elle achèvera son périple parmi ses semblables sur le site dit de la Vallée des saints, à Carnoët, petite commune des Côtes-d’Armor, en lisière du Finistère. Ce sera la centième sculpture réalisée à ce jour. Conçu il y a une dizaine d’années par Philippe Abjean, ancien prof de philosophie, le projet consiste à réunir sur la colline Saint-Gildas (drôle de vallée…), à une échéance non précisée (l’éternité étant le plus fréquemment évoquée…), le millier de saints que compterait le panthéon breton, diversement reconnu par l’église de Rome. Philippe Abjean est un fervent catholique, proche des missions africaines, à qui l’on doit la restauration du Tro Breiz (comme à Pierre de Coubertin celle des Jeux olympiques), antique pèlerinage qui reliait les sept évêchés de Bretagne. Des chiffres récents placent la Vallée des saints sur le podium des destinations touristiques les plus fréquentées des Côtes-d’Armor. Objectif visé : 500 000 voire un million de visiteurs par an. L’esprit d’entreprise de Philippe Abjean ne s’arrête pas là puisqu’il projette d’installer une Cité de la paix, reconstitution d’habitats traditionnels des cinq continents, en lien avec les milieux missionnaires, dans le nord du Morbihan. La presse régionale, comme hypnotisée, se pâme d’admiration devant la Vallée des saints que l’on n’hésite pas à qualifier d’«île de Pâques bretonne». Le monde économique, comme la classe politique, n’est pas en reste. Bref, une impressionnante unanimité réflexe face à quoi les rares voix discordantes semblent de peu de poids. Nul doute que ce projet, si sa montée en puissance se confirme, va bouleverser – mais dans quel sens ? – le paysage physique, social et économique d’un Centre Bretagne en déclin et qui, de ce fait, accueille avec reconnaissance toute idée susceptible d’y créer activité et donc emploi. Quoi de plus légitime ? Sur la page d’accueil du site internet de l’association on lit : «Un projet fou pour l’éternité», dont l’objet est «la sauvegarde, la découverte et la promotion de la culture populaire bretonne liée aux saints bretons sous la forme de création artistique». L’accès au lieu est libre et gratuit, sa rentabilité s’évaluera à l’aune des activités et des produits dérivés. S’agissant de la production (aménagements de l’accueil et des abords, financement des statues, etc.), un maître mot : mécénat. Une fondation est également créée et les pouvoirs publics, le Conseil régional par exemple, soutiennent financièrement l’entreprise. Chaque sculpture s’estime à environ 15 000 €. Mais si on utilise les dispositions de la loi mécénat, c’est deux fois moins cher, ce qui fait que, par ricochet, ce sont tous les contribuables qui payent. On peut participer aux commandes, modestement ou très largement, selon sa volonté et ses moyens. Plus de deux mille personnes privées se sont engagées et le fleuron de l’industrie, du commerce et de la banque en Bretagne ainsi que le lobby du granit, soutiennent matériellement une idée aux prémisses et aux implications qu’il convient de décrire. On sait le commentaire par lequel Althusser approfondit l’articulation que Marx posa entre «base économique» et «superstructure idéologique». La Vallée des saints illustre parfaitement le stade suivant, marqué par l’intime imbrication de l’idéologie et de l’économie sous la bannière, si l’on peut dire, d’un néolibéralisme à la sauce bretonne qui cache habilement sa véritable nature (c’est bien la caractéristique de l’idéologie même, et du néolibéralisme en l’occurrence, que de se dissimuler sous les habits du pragmatisme, de l’expertise et de l’évidence). Le substrat conceptuel et stratégique de la Vallée des saints émane peu ou prou d’un think tank connu sous le nom d’«Institut de Locarn», une localité voisine de Carnoët, et dont l’idée fondatrice est que le développement économique revêt intrinsèquement la forme de la guerre, et que dans cet agôn, il est bon et efficace de s’armer de symboles culturels. Fi donc des distinctions byzantines entre hardware et software. Appliquée à la Bretagne, riche de traditions fort prisées (sa musique, ses danses et ses costumes, ses produits locaux), cette stratégie de fusion de l’économique et du culturel pourrait bien être payante et faire d’une région périphérique l’un des nouveaux «tigres celtiques», comme on parlait il n’y a pas si longtemps des «tigres asiatiques», et dont l’Irlande est le symbole. Il n’est point besoin par ailleurs d’une grande perspicacité pour se convaincre de la teneur éminemment catholique et plus largement chrétienne d’une entreprise qui s’inscrit dans ce vaste mouvement d’affirmation des racines chrétiennes de l’Europe dont on sait et les porteurs et les objectifs : culte des héros, des morts et… des saints, reconstruction d’un passé mythifié, renouveau spirituel, revendication identitaire face aux dangers du multiculturalisme amplifiés par les récents phénomènes migratoires. Vieille antienne. Articulé à l’antique irrédentisme breton, tout cela se plaît à flatter le sentiment d’appartenance, sinon le nationalisme. Et quid de la proposition «artistique» ? Une centaine de statues, mesurant entre trois et six mètres de hauteur, est pour l’heure érigée sur la colline, autour d’un tumulus certes fouillé par les services archéologiques, mais fort menacé par l’invasion massive de ces mastodontes et dont le voisinage pourrait receler de nouvelles et intéressantes données. Ces mêmes services archéologiques tirent la sonnette d’alarme quant à la préservation de la zone et se réservent la possibilité d’investigations futures. Mais à la Vallée des saints, on préfère la plasticité des mythes et des légendes à la rigueur de l’histoire, les approximations de l’imaginaire aux recherches scientifiques, hélas moins complaisantes. Les statues, on l’a dit, sont en granit, en granit breton, ce point est fondamental. Confiées à une quinzaine de tailleurs de pierre répondant à un strict cahier des charges, elles arborent des styles divers mais que réunit une inclination prononcée pour le «pseudo» (plutôt que pour la copie) : pseudo-médiévales, pseudo-exotiques, pseudo-modernes. Pseudo-médiévales en priorité. Comme au temps des cathédrales et de l’art chrétien, comme avant, parce qu’avant, c’était mieux. Évidemment aucun lien avec une quelconque histoire de l’art récent, avec la moindre contemporanéité. L’art moderne, ici, n’a jamais existé ou bien par flash de kitsch surgis de l’inconscient des burins ; alors vous pensez bien, l’art contemporain… Non, juste un espoir de photogénie publicitaire (l’île de Pâques, toujours). Et les voilà fichées en terre (pas si solidement si l’on raisonne en termes de sécurité, comme il commence à se dire ici et là), disposées à la va-comme-je-te-pousse, faisant manifestement davantage confiance à un futur effet de masse qu’à la qualité du rapport d’échelle, qu’à l’architecture paysagère, qu’à l’agencement au sol. Sur ce chapitre, force nous est de constater qu’avant c’était mieux, vraiment mieux… Et quand on apprend que parmi les nombreux projets à sortir des cartons se trouve celui d’une école de sculpture monumentale (« la première en Europe »), on en frémit. Mais ce n’est pas de l’art qu’on vient chercher ici, comme le montre clairement la teneur des visites guidées, ce sont des histoires à entendre, des légendes comme les enfants les aiment. Et par-dessus tout du spectacle, de l’effet spécial, un décor où le granit, paradoxalement, devient carton-pâte. On assiste alors à l’élaboration d’un kitsch qu’on pourrait appeler de seconde génération. Le premier kitsch, celui que décrit Clement Greenberg, avait été produit par la société industrielle et consistait en objets de série massivement répandus et consommés, souvenirs de vacances, produits dérivés… On le trouvait vulgaire et on s’en délectait. On est comme ça. Il fait toujours florès. Le second, en revanche, avance masqué et son cheval de Troie se nomme «authenticité», «artisanat», «fait main». Il puise ses formes et ses modèles dans la banque occulte d’un passé merveilleux : si c’est en granit, c’est forcément authentique. C’est de ce kitsch-là que relèvent les statues de la Vallée des saints. Umberto Eco, dès 1985, dans la Guerre du faux, avait remarquablement analysé cette propension contemporaine, américaine le plus souvent à son époque, chinoise plus récemment, mondiale désormais, à se fabriquer une histoire par l’élaboration d’objets symboliques reconstitués. Ici, en Bretagne, on atteint des sommets d’illusionnisme ripoliné : on parvient à produire des faux sur place avec les matériaux locaux ! Jeff Koons apprécierait ! Et si ce ne sont pas des copies, on dirait bien pourtant qu’il s’agit là de répliques en granit dont les originaux seraient en cire ou en plastique. Il en faut pour tous les goûts, nous répète-t-on à l’envi. Certes, n’était ce sentiment diffus d’une subtile escroquerie qui consiste, sous couvert d’un soi-disant art soi-disant populaire, à nous faire prendre les vessies pour des lanternes, l’idéologie pour l’art, l’économie touristique pour la culture, le tout avec la bénédiction admirative des diverses représentations économiques et politiques régionales dont on peut légitimement se demander ce qu’elles soutiennent et défendent vraiment dans ce type d’initiative. |
Philippe Abjean a décidé de réagir. Contacté par téléphone, il explique "je ne pensais pas répondre au départ mais après c'était surtout pour défendre les sculpteurs et leur travail" tout en estimant que la critique peut être légitime. Il ajoute "il y avait aussi une telle violence, un tel parti pris et de mépris" qu'il a adressé une réponse dont voici l'intégralité, au critique d'art. "La Vallée des Saints ? Un lieu de transmission" "Que le journal Libération, par la plume d’un critique d’art autoproclamé, s’en prenne de façon aussi violente à la Vallée des Saints était attendu – ce n’est pas la première fois – et vaut même consécration. Je reconnais volontiers que nos rudes sculpteurs bretons n’entrent pas dans les canons esthétiques d’une pseudo intelligentsia qui se pâme, à longueur de colonnes du même journal, devant un "Piss Christ" de Serranou ou un Domestikator, façon structure monumentale levrette - sodomie exposée en plein Paris. Le débat est légitime et le projet n’exige nullement l’unanimité mais quelle avalanche de mépris à l’encontre de nos artistes renvoyés à "des flashs de kitsch surgis de l’inconscient des burins". Dévoré par une crise de christianophobie aiguë, le polémiste ne comprend rien à la Vallée des Saints. Nous l’aurions volontiers renseigné si l’honnêteté intellectuelle l’avait conduit à nous interroger. La charge jargonnante de M. Huitorel contient tellement d’erreurs et de contre-vérités que la place manque pour y répondre point à point. Comment parler, par exemple, de "lobby du granit" quand les responsables de nos carrières peinent à maintenir des centaines d’emplois face à l’impitoyable concurrence du granit chinois et indien ? Comment parler de "fleuron de l’industrie, du commerce et de la banque", à l’œuvre derrière ce projet, quand ce sont des milliers de petits souscripteurs de tous les départements bretons qui se mobilisent derrière lui ?
J’assume cet héritage spirituel et culturel En réalité, résumé dans le titre de Libération, "Ces saints que l’on ne saurait voir ", le crime dont nous sommes coupables à en croire ce pamphlet parsemé de références à Marx et Althusser, est de faire mémoire des "racines chrétiennes" de la Bretagne qui seraient un frein au "multiculturalisme amplifié par les phénomènes migratoires". Tout est dit. Nous devrions gommer notre histoire, débaptiser nos communes porteuses du nom d’un saint, bientôt raser nos églises et nos calvaires, laisser place à une sous-culture mondialisée et à un art déraciné… Pas de chance M. Huitorel. Ce combat je le revendique, j’assume cet héritage spirituel et culturel breton, ne vous en déplaise. Car je sais combien une culture est vivante et combien les totalitarismes commencent par l’effacement des mémoires collectives… Alors, puisque vous l’ignorez, je vais vous dire quel est le secret de la Vallée des Saints ? Elle est un lieu de toutes les transmissions. Transmission de son histoire lointaine, celle des migrations d’Outre-Manche à l’époque mérovingienne, en offrant aux chercheurs une exceptionnelle opportunité d’explorer plus avant ces temps obscurs de la naissance de la Bretagne. Transmission culturelle à travers la valorisation de ces récits de fondation que sont nos mythes et nos légendes que vous semblez renvoyer à l’imaginaire d’un peuple primitif. Transmission artistique tant il est vrai que nos sculpteurs ne se contentent pas de copies mais ajoutent à leur création leur sensibilité, leur humour, leur sens du détournement. Transmission spirituelle aussi bien sûr. Mais votre grille de lecture marxiste ne vous permet pas de comprendre cela… À défaut d’être espagnole, la Vallée des Saints est une auberge bretonne où le visiteur est libre de sa lecture. Et, puisque vous dites que "vous en frémissez d’avance", je suis heureux de vous dire que nos lourdes statues qui ne trouvent pas grâce à vos yeux seront encore en place dans un millier d’années. Et sans doute davantage…" |
Exposition Scènes de crimes : enquêtes aux Archives du Morbihan (Vannes)
Fin : 16 septembre 2018
Parricide, empoisonnement, infanticide, crime passionnel, banditisme… autant de crimes qui interrogent sur la violence dans la société morbihannaise à un instant précis et sur la justice rendue. À travers cette exposition, le visiteur est immergé au cœur de dix enquêtes criminelles du Morbihan survenues entre le 18ème et le 20ème siècle. Il se tient tour à tour à la place de l’enquêteur, d’un juge et, peut-être, l’espace d’un instant, à la place de l’accusé(é)…
Une application multimédia spécialement créée pour l’occasion vous aide à collecter les indices. Vous choisissez une affaire puis découvrez le déroulé du crime. L’application fournit des bonus visuels ou sonores qui permettent d’approfondir un angle de l’enquête. Vous passez ainsi de la scène au procès jusqu'au verdict avant de bénéficier d'un éclairage passionnant sur ce que révèle le crime de la société de l'époque.
Parallèlement, des documents originaux conservés dans les dossiers judiciaires vous sont présentés : croquis de scènes de crimes, rapports d’autopsies, dépositions des témoins, interrogatoires des accusés, reconstitution des faits… Prêt à venir mener l'enquête ?
Arriverez-vous à vous échapper en moins de 30 minutes ?
En complément de l’exposition, une des dix affaires est traitée sous la forme d’un "escape game".
1929, quelque part dans la campagne morbihannaise. La gendarmerie est alertée car il semble qu’un crime ait eu lieu dans l’une des maisons du village du Gué-aux-Biches. L’occasion est trop belle pour un jeune lieutenant de gendarmerie stagiaire de faire la preuve de ses talents...
Exposition de photographies de Guy Le Querrec, conteur d'image (Rennes)
Entre 1965 et 1980, il capture plus de 5 000 clichés de la Bretagne, entre le Morbihan et autrefois les Côtes-du-Nord (aujourd'hui les Côtes-d'Armor). Sur celles-ci, le public peut observer, en noir et blanc, la vie quotidienne, familiale et laborieuse des Bretons. Un moyen de découvrir les mutations territoriales et démographiques de la Bretagne entre cette époque et aujourd'hui.Exposition Henry Moore, sculpteur (Landerneau)
Henry Moore est un sculpteur britannique influent du XXème siècle.
Ses sculptures aux formes organiques sont exposées dans le monde entier et du 10 juin au 04 novembre 2018 à Landerneau. Une partie des œuvres s'installe dans la rue. Un moyen de rendre accessible l'art aux habitants Landernéens. Le reste de l'exposition est à découvrir aux Fonds Hélène & Edouard Leclerc pour la culture aux Capucins.
L'exposition dévoile un choix d’œuvres emblématiques de l'artiste, tournant autour des thèmes de la mère et l'enfant, la figure couchée et les rapports de formes intérieure/extérieure. Elle révèle également l'évolution du style de l'artiste.
Plus de 100 sculptures en plâtres, bronzes, bois et pierres, ainsi que 80 dessins sont à découvrir tous les jours. Le plein tarif est de 8 €.
Collection Pinault "Debout !" (Rennes)
Le Couvent des Jacobins et le Musée des Beaux-Arts à Rennes exposent une soixantaine d'oeuvres contemporaines, de la Collection Pinault, jusqu'au 9 septembre.Le Talisman de Paul Sérusier, une prophétie de la couleur (Pont-Aven)
L'Enfant dans la peinture bretonne (Le Faouët)
Le musée du Faouët expose les œuvres des peintres et dessinateurs bretons qui se sont penchés sur le thème de L'enfant entre le XIXème et le XXème siècle. Qu'il soit heureux ou vit des moments difficiles, les artistes ont tenu à le représenter triste, joyeux, joueur, studieux, etc.Exposition "La fabuleuse odyssée des épices" (Ploëzal)
" La fabuleuse odyssée des épices " est disponible à La Roche Jagu à Ploëzal jusqu'au 30 septembre.A découvrir tous les jours. Horaires à consulter sur le site internet. Le plein tarif est de 5€.
Sans oublier également :
La Vallée des Saints à Carnouët, sur la colline de Quenequillec, qui vient de fêter son 10ème anniversaire et inaugure sa 100ème sculpture monumentale, à l'effigie de Saint Piran, saint patron de Cornwall.Le Festival de la photographie de La Gacilly (plus d'infos).
C'est pourtant un véritable exploit sportif que vont réaliser 17 navigateurs qui devront parcourir 30 000 miles (route la plus courte) sans escale, en solitaire et pour rajouter un peu de piment, sans assistance pour accomplir un tour du monde.
Cette compétition, organisée par La Golden Globe Race Limited, société britannique, trouve sa génèse dans deux précédentes courses. D'abord, en août 1966, le navigateur britannique Francis Chichester partit de l’Angleterre pour rejoindre en solitaire l'Australie, aller-retour, via les cinq grands caps à bord de son 16 mètres Gipsy Moth IV. Il réalisa ce parcours en 226 jours (avec cependant une escale à Sydney). Sa performance inspira en 1968 le Sunday Times. Le quotidien organisa la Golden Globe, course en solitaire sans escale autour du globe, sans frais d’inscription et pratiquement aucune règle ni exigence de qualification.
Neuf aventuriers s'élancèrent, un seul revint, le Britannique Robin Knox-Johnston sur son 10 mètres après 312 jours de mer et 30 123 milles parcourus. Les autres connurent des fortunes diverse. Ainsi, le français Bernard Moitessier continua sa route sur l’Océan Austral et s'arrêta à Tahiti plutôt que de "revenir à la civilisation". Donald Crowhurst, quant à lui, effectua une circonvolution aléatoire dans l’Océan Atlantique, envoya de faux rapports de position, fini par perdre la tête et se suicida.
C'est pour célébrer le 50ème anniversaire de ce premier tour du monde historique, en solitaire sans escale, de Sir Robin Knox-Johnston que la Golden Globe Race 2018 a été créée avec un règlement plutôt simple. Départ des Sables-d’Olonne, accomplir le tour du monde en solitaire, sans escale, via 9 points de passage imposés. Les concurrents partent sur des voiliers de 9,75 à 10,97 mètres construits avant 1988 dont les équipements correspondent à ceux de 1968. Ils ne peuvent bénéficier d’aide à la navigation par satellite ni de pilote automatique, s'orienteront au sextant sur des cartes papier. Ils devront déterminer leurs prévisions météo et tenir leur journal de bord, écrit à la main. Ils pourront parler à leurs proches et au monde extérieur via la propagation des ondes courtes et le réseau mondial des radio-amateurs lorsque la réception le permettra.
C'est un défi pur et dur qui met l’Aventure en avant, bien avant l’objectif de « gagner à tout prix ». De nos jours, il est possible de réaliser le tour du monde en solitaire en moins de 80 jours mais sur un monocoque ultra moderne. Les navigateurs engagés dans cette course passeront environ 300 jours en mer sur leurs petits voiliers.
Pas de grandes stars parmi les engagés à cette première édition. On peut cependant retenir un navigateur célèbre, le français Jean-Luc van den Heede qui est aussi le plus âgé avec 72 ans au compteur (la plus jeune compétitrice est l'anglaise Susie Goodall avec 28 ans). Ce baroudeur a déjà accompli par cinq fois le tour du monde et est détenteur du record de vitesse du tour du monde à la voile, en solitaire et sans escale.
L'édition 2022 est déjà programmée, si vous vous sentez l'âme d'un marin hors normes, commencez à préparer votre esquif !
Je vous invite à consulter le très esthétique et documenté site de la Golden Globe Race.
Tous nos encouragements à ces valeureux aventuriers qui s'engagent dans une démarche à contre courant des pratiques actuelles : utiliser les dernières technologies pour améliorer encore et toujours les performances humaines...
Bien que géantes, elles ne pèsent pourtant pas lourd face à l'océan et ses vagues, elles vivent le temps d’une marée basse. L'artiste se bat donc contre la pendule, et pour cause : sa toile de sable n’a une durée que de 4 à 5 heures. Le temps pour la mer de remonter et d’effacer son œuvre. Des conditions de réalisation qui imposent réflexion et précision à deux-trois centimètres, assure l’artiste, qui possède tout de même un bac + 5 en mathématiques.
C'est en prenant de la hauteur que l’œuvre se révèle complètement.
Christophe Garcia souhaite maintenant investir dans du matériel photographique car la photo est le seul moyen de garder une trace de ce « beach art » monumental.
Vous pouvez juger de la beauté de ses réalisations en consultant sa page Facebook et son compte Instagram.
Peut-être le croiserez vous sur une plage morbihannaise cet été...
Il y a un peu plus de 100 ans, le 18 mars 1918, Jean-Corentin Carré, un p'tit gars du Faouët (56) trouvait la mort loin de chez lui à Verdun.
Mais en quoi cette information présente-telle un intérêt ?
L'histoire de Jean-Corentin Carré est, pour le moins, singulière.
Il naît le 9 janvier 1900 au Faouët.
A 12 ans, il est reçu au certificat d'études et devient secrétaire du percepteur. Ce dernier étant muté dans les Basses-Pyrénées, il le suit.
Lorsque la première guerre mondiale éclate, il écoute sa conscience et n'a qu'une obsession, s'engager. Aussi incroyable que cela puisse paraître, alors qu'il n'a que 14 ans et que l'âge requis est de 17, il parvient à tromper les autorités militaires de Pau en usurpant l'identité d'Auguste Duthoy né à Romilly dans les Ardennes. Ce département étant occupé, aucun contrôle n'était alors possible.
Malgré sa jeunesse, sur le front, il fait rapidement preuve d'un courage et d'un engagement exemplaires. D'octobre 1915 à début 1918, il échappe (miraculeusement ?) aux assauts ennemis, monte en grade et accompli bravement son devoir pour libérer le pays.
En septembre 1917, il obtient son brevet de pilote, distinction très rare à l'époque, l'armée de l'air étant réservée aux fils de généraux, pas à ceux issus du peuple ou de la paysannerie.
Puis, en janvier 1918, il se retrouve aux commandes d'un appareil dans une unité d'observation. Jusqu'à ce 18 mars où il est abattu par l'ennemi au-dessus de Verdun.
En 1919, le ministre de l'Instruction publique fera diffuser dans toutes les classes du pays une affiche "A la gloire de Jean Corentin Carré" (à découvrir au milieu de cette page). Il faudra, par contre, attendre le 7 mai 1939 pour qu'un monument soit érigé à sa gloire au Faouët.
Dimanche 18 mars 2018, s'y est déroulée une commémoration pour célébrer le centenaire de la disparition du plus jeune Poilu de la Grande Guerre. Elle faisait suite à une visite d'élèves faouëtais dans la capitale. Ils ont notamment participé à une cérémonie de ravivage de la Flamme du Soldat Inconnu en mémoire de Jean-Corentin Carré.
Je vous invite à lire cet article très complet pour découvrir la vie de cet incroyable soldat, vous pouvez aussi consulter cette page qui revient sur la récente commémoration en l'honneur de Jean-Corentin Carré.
Je prolonge ce Coup de Coeur par une pensée pour Monsieur Bernard Loffet, brutalement disparu, ce vendredi. Il était à la fois facteur de diatos et excellent musicien (toujours les pieds nus). Il était d'une grande simplicité et possédait un registre impressionnant pour entraîner les danseurs comme personne. C'est une perte considérable pour la musique et la culture bretonnes.
Comme beaucoup de jeunes bretons, Louison et Jérôme, 23 ans, respectivement originaires de Brec’h et Pluvigner, sont "montés" à Paris pour travailler. Comme beaucoup d'autres encore, ils se lassent rapidement du rythme boulot-métro-dodo et rêvent de voyages pour des destinations lointaines.
Pour antidote, ils bâtissent un projet qu'ils nomment " Breizh Food Trotters " consistant à parcourir 14 pays, d’aller y cuisiner un plat typiquement breton : la galette qu'ils présenteront prioritairement dans des écoles, des orphelinats ou dans le milieu associatif. Ils espèrent, ainsi, pouvoir échanger et découvrir de nouvelles cultures et des modes de vie différents.
Leur galette baptisée simplement BFT, 3 lettres qui rappellent le nom de leur association « Breizh Food Trotters », sera un prétexte pour vivre le moment du repas comme un partage, un moyen de communiquer, de franche convivialité, une immersion culturelle à travers les moeurs et coutumes des différents pays.
Une belle initiative, portée par de jeunes globe-trotters pour franchir les frontières en emportant dans leurs valises un peu de la culture bretonne à destination d'autres peuples. Outre, la gastronomie, ils diffuseront un diaporama animé et ludique sur la Bretagne et son environnement.
Actuellement, ils préparent très sérieusement leur trajet aventureux, ce n'est pas une opération aisée car il faut prendre en compte beaucoup de paramètres comme par exemple les conditions climatiques selon les périodes, les transports et leurs aléas locaux, les conditions diplomatiques, l'évolution politique ou la conjoncture économique...
Après avoir longuement réfléchi, leurs parcours (prévisionnel) est actuellement arrêté comme suit :
Inde : 4 semaines
Vietnam : 2 semaines
Cambodge : 2 semaines
Laos : 2 semaines
Thaïlande : 3 semaines
Malaisie : 2 semaines
Indonésie : 2 semaines
Nouvelle-Calédonie : 3 semaines
Chili : 2 semaines
Argentine : 3 semaines
Bolivie : 3 semaines
Pérou : 3 semaines
Brésil : 4 semaines
Mexique : 4 semaines
Pour se donner le maximum de garanties dans la réussite de leur beau projet, ils préparent actuellement ardemment leur parcours détaillé pour chaque pays traversé. Grâce à des outils comme Tripilli ou le site a-contresens.net qui propose un excellent planificateur de voyages, en consultant des guides touristiques ou en échangeant avec des internautes qui leur donnent conseils et avis, ils renforcent leurs connaissances et peaufinent leur parcours.
Vous pouvez suivre leurs réflexions et les avancées de cette fantastique histoire sur leur site ou leur page Facebook, leurs attentes en tous genres pour chacune des contrées visitées.
Mais quand vont-ils réellement partir ? A l'heure actuelle, ils envisagent un départ en novembre 2018.
Une aventure enrichissante qui mérite d'être suivie, souhaitons bonne chance aux deux voyageurs. Vous pouvez les soutenir en laissant un message d'encouragement sur leur site ou leur page Facebook.
Parfois, la vie nous réserve d'insolites rencontres... Ainsi mercredi soir 31 janvier, dans la foule des invités aux voeux d'une association bretonne, j'ai découvert un personnage créatif, convivial et drôle.
C'est Joël Auvin, plus connu sous le pseudonyme de Nono. Nous avons échangé sur bien des choses. Au gré de notre discussion, à mon grand étonnement, je me suis aperçu qu'il connaissait très bien mon petit village de Stival près de Pontivy (56). Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un trou perdu mais tout de même. Il m'en a fait une description parfaite à ceci près que nous y avons replongé quasiment 50 ans en arrière. Des noms, des lieux et des événements ont resurgi du passé. Les pièces du puzzle de mon enfance se sont rassemblées grâce à ses récits.
Nono est un dessinateur humoriste né en 1949 à Inzinzac-Lochrist (56). C'est en 1970, sur les murs de la faculté de Rennes qu'il commence à s'exprimer en les tapissant de dessins consacrés aux grèves estudiantines, au FLB, à l'identité bretonne et à sa défense. Il s'intéresse aux festou-noz, aux conflits sociaux ou à la lutte contre l'implantation d'une centrale nucléaire à Plogoff (29). Autant d'occasions de faire la preuve de son talent.
En 1973, le voici professeur de philosophie au lycée de Carhaix (29) puis à Vannes (56) au lycée Charles-de-Gaulle. Peut-être y-a-t-il puisé l'inspiration pour créer des dessins qu'il publiera dans Oxygène, Le Peuple breton, Le canard de Nantes à Brest, Frilouz, Ouest-France.
Aujourd'hui, il commente à sa façon l'actualité dans le Télégramme sur cette page quotidienne ainsi qu'hebdomadairement sur le site de Paris Breizh Media. Ne vous privez pas de découvrir régulièrement ses petites perles pour rigoler un bon coup !
Il a aussi illustré de nombreux ouvrages d'Hervé Lossec, notamment les tomes 1 et 2 des célèbres "Bretonnismes", mais aussi "Des 7 péchés capitaux à la mode de Bretagne", de "Ker et les bretonsampouezh saocisse", de "Les histoires vraies", d' "Insultes, jurons et autres amabilités bretonnes" et de "Ma doue benniget !", pour apprécier son regard sur la Bretagne, consulter ce blog.
La proximité des fêtes de fin d'année réveille en moi l'envie de vous faire découvrir (ou redécouvrir) L'Ensemble Choral du Bout du Monde.
C'est un groupe qui a été fondé en 1977, il rassemble plus de cent choristes et une dizaine de musiciens originaires d'une quarantaine de communes du Finistère. La vocation première du groupe est de promouvoir la langue bretonne à travers un répertoire varié et riche de nombreuses créations.
J'ai eu la chance d'assister à une de ses sorties en l'église Saint-Eustache à Paris le 18 décembre 2010.
J'en conserve un souvenir ému et inoubliable empreint de merveilleux, rêveries et plaisir.
L'Ensemble Choral avait produit ce soir-là un spectacle articulé autour de son album intitulé NEDELEG consacré aux Noëls celtiques d'hier et d'aujourd'hui.
Prêtez une oreille attentive au magnifique chant kabyle "Karou" adpaté en breton sur la page d'accueil du site de l'Ensemble Choral.
Sur cette page, vous pouvez découvrir la discographie du groupe et écouter de nombreux extraits sonores.
Une écoute qui vous donnera peut-être l'envie d'assister à une représentation pour goûter la qualité et la variété du répertoire de la chorale Sa prochaine sortie est programmée à l'église de Pleyben (29) pour un concert de Noël, dimanche 17 décembre à 16h30.
Bonne écoute que vous pouvez aussi compléter par les nombreuses vidéos figurant sur Internet.
Un Coup de Cœur mérité à David Guillemet, agriculteur à Ploërdut (56).
Il est autiste Asperger (forme d'autisme sans déficience intellectuelle ni retard de langage qui se traduit par un désordre du développement affectant essentiellement la manière dont les personnes communiquent et interagissent avec les autres).
Se voyant refouler d'un peu partout (le handicap fait peur ou gêne), il a créé sa propre activité dans un secteur qui le passionne tout en lui permettant de surmonter son handicap.
Non certainement sans difficultés, en 2014, il a prit les rênes d'une exploitation agricole sur laquelle il élève une centaine de vaches Salers en agriculture biologique.
Dans le contexte agricole actuel, cela constitue déjà un sacré défi mais sa motivation ne s'arrête pas là.
Il a aussi intégré à son projet professionnel une activité, plutôt un dévouement, en accueillant des apprentis et des stagiaires en situation de handicap. Pour leur offrir la possibilité de se former aux métiers de l'agriculture. Chez David, ils peuvent recevoir une formation, acquérir une expérience professionnelle et espérer fonder leur propres exploitations. Et... peut-être, aider à leur tour des personnes handicapées.
David a réalisé seul, avec ses propres finances, et en réinvestissant les bénéfices tirés de son exploitation le montage de ce merveilleux projet.
Pas de subventions ou de soutien de l'administration ou encore des médias si prompts pourtant à mettre à la Une et à s'émerveiller dès qu'un artiste, une star, un sportif renommé a un geste en faveur d'une association ou créé une fondation. Mais c'est vrai qu'ici, on est dans l'anonymat total et ce ne serait sans doute pas compatible avec les lois du Dieu Audimat.
Cela n'a pas empêché David, de développer son élevage, d'adapter l'outil de travail aux handicaps de ses stagiaires (facilité d'usage, sécurité et respect de la règlementation), bâtir des structures d'hébergement et de restauration.
En retour de son implication, il est sollicité par de nombreuses familles ayant des enfants en situation de handicap. Son planning est complet jusqu'à août 2018 !
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Hélas, non, car son troupeau est frappé par le botulisme. Il s'agit d'une bactérie qui prolifère dans les cadavres en décomposition et fabrique une toxine très puissante qui se répand dans les végétaux et les cours d'eau. Elle agit en bloquant l'influx nerveux des animaux qui présentent alors des signes de paralysie (perte d'appétit, démarche vacillante, chute, le bovin reste couché, difficultés pour mastiquer et avaler...).
40 femelles ont déjà été abattues. Soit une perte sèche de 185 000 € pour l'exercice 2016, David a donc dû se résoudre à placer son exploitation en redressement judiciaire pour tenter de sauver le résultat de ses investissements et de son abnégation.
Alors, impossible de réussir à mener à son terme un si beau défi ? Il faut souhaiter que non et qu'une chaîne de solidarité se mettra en place pour aider ce Monsieur animé d'une si grande générosité.
N'hésitez pas à découvrir le projet complet de David sur le site de sa ferme.
Coup de Cœur un peu tardif certes mais tellement mérité. Il est adressé à Jacqueline et Patrick Lecaudey-Le Guen qui durant 45 années ont tenu avec une passion sans limites la boutique Coop Breizh de Paris. En effet, le célèbre commerce a cessé de fonctionner le 5 août dernier pour offrir à ses dirigeants une retraite bien méritée.
Au 10 rue du Maine, au cœur du 14ème arrondissement, celui des bretons, ils ont fait vivre la Coop Breizh "parisienne" en y mettant toute leur énergie et leur amour de la culture bretonne et celtique. Combien d'échanges et de partages autour des livres, publications, disques, bijoux et nombreux objets artisanaux n'ont-ils eu ? Nombreux ont été les visiteurs qui ont pu profiter de leurs connaissances. Jacqueline a d'ailleurs été récompensée par l'Institut culturel de Bretagne (ICB) lors d'une cérémonie au Château des Ducs de Bretagne, à Nantes, le 15 novembre 2014, du Collier de l'Hermine pour son engagement en faveur de la région symbolisé notamment par ses années de présence dans la boutique du 14ème.
L'arrêt de leur activité coïncide avec le 60ème anniversaire de la Coop Breizh dont le siège se situe à Spézet (29). L'entreprise exerce dans les domaines de l'édition, de la production discographique, de la diffusion et la distribution à travers des thèmes divers touchant à la Bretagne, au monde maritime et aux pays celtiques.
Soyons assurés que ce n'est pas sans un certain pincement au cœur, qu'ils ont tiré une dernière fois le rideau de leur boutique entraînant cette véritable institution bretonne dans le vaste livre des souvenirs. Il n'y avait semble-t-il pas de repreneur. Ils n'en ont pas pour autant coupé les liens avec la Bretagne et ses trésors culturels.
Vous pouvez consulter la page Facebook de leur Coop Breizh pour découvrir son histoire récente ou vivre un instant de nostalgie.
Mon Coup de Coeur est marqué par le sceau de la rentrée scolaire.
Un enseignant breton, Erik Kermorvant, professeur de mathématiques à Vannes est l'inventeur d'une nouvelle équerre baptisée EKER. La sienne compte deux côtés, au lieu de trois et permet d'être plus précise.
Passera-t-il à la postérité ? Va-t-il révolutionner la géométrie ? Devenir LE génie "breton"des temps modernes ?
Sans doute pas mais son invention revisite un outil vieux de plus de 4 000 ans (c'est pas rien quand même).
Ça mérite un beau coup de chapeau. Sans compter que cette trouvaille va peut-être aider de nombreux écoliers à s'extirper des griffes d'horribles traquenards mathématiques tendus par des enseignants toujours capables de créer d'incroyables problèmes objet des pires turpitudes.
L'article et la vidéo de l'EKER sont à découvrir ici.
Coup de Cœur à une oeuvre à la fois d'art et technologique.
À Ploërmel (56), dans la cour de la maison-mère des frères La Mennais est édifiée une des rares horloges astronomiques de France. C'est un ouvrage monumental construit entre 1850 et 1855 par le Frère Bernardin avec ses étudiants pour les besoins de ses cours d’astronomie. Elle indique l’heure solaire,la date du jour, les fuseaux horaires, la position du soleil par rapport à 7 planètes (planétarium).
Ce remarquable chef-d'oeuvre d'horlogerie, de mécanique, et de robustesse, comporte pas moins de 200 pignons qui commandent d’une part 10 cadrans et d’autre part le système solaire. Elle a été classée Monument Historique en 1982.
N'hésitez pas à consulter cet article pour découvrir la formidable histoire de cette phénoménale horloge (je ne peux tout retranscrire dans cet article).
Horloge Astronomique du Frère Bernardin
Place la Mennais
56800 Ploërmel
Tél. : 02 97 74 06 67
Si vous passez par Ploërmel pour voir l'horloge, profitez-en pour vous rendre sur le site de la La Colonne des Trente située au lieu-dit « la Pyramide » sur la commune de Guillac le long de la N24. Elle commémore le Combat des Trente (1351) au chêne de Mi-Voie entre Josselin et Ploërmel, où trente chevaliers bretons sous le commandement de Jean Beaumanoir l'emportèrent sur trente combattants anglais, allemands et quatre bretons.
En savoir plus sur le Combat des Trente sur cette page richement documentée.
Enfin, si vous manquez d'idées ou si vous souhaitez conseiller des personnes de votre entourage, vous trouverez sur ce lien un inventaire de sites bretons d'intérêt les plus divers (sites historiques, parcs d'attraction, musées, jardins, monuments, sites religieux, points de vue...).
Que faire et voir à Bretagne : Top 10 des choses à faire en 2017.
Le Coup de Cœur de ce mois s'est imposé de fait. Impossible, en effet, de passer à côté de la mise en service commerciale de la LGV.
La ligne à grande vitesse (LGV) Le Mans-Rennes a été inaugurée ce samedi 1er juillet. Elle placera Rennes à moins d’1h30 (contre plus de 2 h actuellement) et la pointe bretonne à 3h30 de Paris. En moyenne, toutes les villes à l’Ouest de la capitale bretonne gagneront 45 mn de trajet. Une petite révolution !
Le TGV Atlantique circulera aujourd'hui entre Paris et Rennes pour un voyage inaugural de la nouvelle LGV Le Mans-Rennes. Cette arrivée dans la capitale bretonne sera saluée par la projection d’une carte géante affichant les nouveaux temps de parcours dans les principales villes de Bretagne, trois expositions autour de la LGV et de la grande vitesse et la première projection du spectacle son et lumière « Attention au départ ! » sur l’histoire de la grande vitesse en Bretagne (puis durant tout l’été sur le Parlement de Bretagne).
C'est une étape historique pour cette région péninsulaire, la nouvelle offre TGV et TER redessine totalement la carte régionale. Grâce à cette accessibilité revisitée, la région attend beaucoup en retombées économiques et touristiques et espère conforter son attractivité.
Depuis le 2 juillet, le gain de temps permis par la ligne à grande vitesse (LGV) Le Mans-Rennes rapproche à la fois Rennes et toute la Bretagne de Paris et des grandes villes d’Europe. Avec 182 km de ligne nouvelle sur laquelle le TGV roulera à une vitesse 300 à 320 km/h (6 TGV duplex / jour à 320 km/h et le reste à 300 km/h), la LGV fera gagner 39 mn entre Paris et Rennes. Mais pas seulement : on gagnera aussi entre 45 à 50 mn en moyenne entre la capitale et toutes les gares à l’Ouest du territoire.
Quelques exemples :
La LGV, c'est 3h31 pour Quimper et 3h 25 pour Brest (le vendredi 1 TVG Paris-Quimper en 3h16 et 1 Paris-Brest en 3h13). Elle réduira aussi le temps de trajet pour les autres villes de Bretagne : 2h43 pour Dinan, 2h34 pour Guingamp, 2h06 pour Redon, 2h29 pour Vannes et 2h56 pour Lorient, 3h05 pour Loudéac, 3h13 pour Lannion et 3h03 pour Morlaix…
Se rendre en Bretagne n'a jamais été aussi rapide, en voiture donc !
Source : site de la région Bretagne.
A l'occasion de précédents Coups de Cœur, je vous ai fait découvrir des sites reflétant particulièrement la richesse culturelle de la Bretagne. Véritables encyclopédies numériques, elles regorgent de ressources de toutes sortes à travers les âges, les lieux et les générations. Ainsi, si vous cherchez des réponses à vos questions ou bien si vous ne savez pas comment occuper une soirée, consultez :
- Dastum qui promet un voyage dans le patrimoine oral et musical de Bretagne ;
- Bretania initié par la Région Bretagne et animé par l’association Bretagne Culture Diversité (BCD) nous emmène à la découverte des trésors bretons à travers un important volume de documents numérisés.
- Heritaj, inventaire scientifique du patrimoine vestimentaire et dansé de Bretagne.
- KuB, média transversal, il fait cohabiter la danse contemporaine et le fest noz, la BD et la poésie, le rock et la photographie...
C'est donc un vaste et considérable fonds documentaire qui est mis à notre disposition, il vient encore d'être valorisé par l'arrivée d'un nouveau portail : patrimoine.bzh.
C'est l’histoire de la Bretagne et de son riche patrimoine architectural et mobilier racontée en images. Ce projet est à l'initiative de la région et prend la forme d'une base de données en ligne alimentée par plus de 500 000 clichés argentiques et numériques collectés depuis 1964, date de la création du service Inventaire de Bretagne par le ministre de la Culture de l’époque André Malraux.
Ainsi des clichés, pour certains âgés de plus de 50 ans, et réservés jusqu’ici à des spécialistes, des érudits, des éditeurs (ou encore à la gendarmerie, en cas de vols), sont désormais accessibles à tous. Prises de vues de bâtiments, cartes postales, photos anciennes, plans d’architecte ou de cadastre, textes descriptifs… constituent une mine de ressources sur le territoire breton.
Le portail patrimoine.bzh classifie les données en 130 000 dossiers regroupant des informations historiques ainsi que de nombreuses observations relatives à la datation, aux matériaux, au statut de la propriété, à la nature de la protection des édifices répertoriés, à l'intérêt de l’édifice ou de l'objet et sont abondamment illustrés.
Il est complété par l'espace phototheque-patrimoine.bretagne.bzh pour un téléchargement gratuit (voir politique de droits d'auteur sur le site) d'une grande partie des clichés en ligne. Ils sont environ 10 000 actuellement mais il est prévu d'en proposer près de 180 000 fin 2017. Ils relatent l'architecture Bretonne en couvrant notamment le mobilier, les fermes, les chapelles, les maisons remarquables, les commerces et d'autres encore.
Avec un peu de chance, vous allez voir revivre des lieux aujourd'hui transformés quand ils n'ont pas totalement disparus...
Encouragement à une initiative menée par la confédération Kendalc'h. Le projet Heritaj consiste en un inventaire scientifique du patrimoine vestimentaire et dansé de Bretagne.
Il conduit à la réalisation d'une encyclopédie sous forme de fiches thématiques relatives aux danses et costumes bretons. C'est le résultat de près de 70 ans de collectage dans chacun des 46 terroirs de Bretagne. En effet, beaucoup de vidéos et d’écrits ont été accumulés par Kendalc’h et ses adhérents depuis près de 70 ans. Le Carton voyageur à Baud (musée de la carte postale), Dastum à Rennes, la confédération War'l Leur à Riec-sur-Belon et le Festival de Cornouailles à Quimper ont apporté leur concours.
L'encyclopédie est disponible sur cette page en différent formats (fiche individuelle terroir, costume ou danse avec ou sans CD, fiches par lot ou classeur).
Un site Internet vient enrichir les fiches par des documents audios et vidéos. Il comporte aussi une rubrique "Premiers pas en fest-noz", un focus mensuel sur une danse et un costume (avec accès réservé aux abonnés).